Vers
un nouvel ordre mondial aux caractéristiques chinoises mais sous tension
américaine
Par
Gilbert Réveillon
Le développement
du secteur du numérique est un élément clé de la stratégie de recherche de leadership
par la Chine. Sa stratégie numérique joue le rôle d’un levier démultiplicateur.
Avant de rentrer dans le détail de la nouvelle stratégie chinoise il est
important de rappeler l’importance du développement de l’économie chinoise au
cours des vingt dernières années.
En 2000 le PIB chinois
était de 1.211 milliards de dollars. Vingt ans plus tard en 2020 il est de 14.720
milliards de dollars soit une multiplication par 12 en 20 ans. C’est le second
PIB par rapport aux USA mais calculé en PPA (Parité de Pouvoir d’Achat) le PIB
chinois est depuis deux ans déjà supérieur à celui des Etats-Unis.
Une étude récente
de McKinsey sur la richesse des pays mesurée par la valeur nette du total des
actifs confirme cette évolution. Le total des actifs nets des USA est de 90.000
milliards de dollars en 2020 et celui de la Chine lui est supérieure à 120.000
milliards de dollars. En 2000 celui-ci était évalué à 7.000 milliards de
dollars soit une multiplication par 17 alors que celle des USA ne faisait que
doubler pendant le même délai.
Ces quelques
chiffres montrent que la Chine est maintenant dans la cour des grands et que,
compte tenu de sa taille, elle est déjà le leader dans de nombreux domaines. Sa
capacité d’investissement est considérable. Un exemple parmi d’autres :
les investissements publics, en soutien aux plans quinquennaux reposant sur les
décisions du Parti Communiste, dans les entreprises du secteur privé (souvent associé
aux SOE – State Owned Enterprise) sont passés de 9,4 milliards de dollars en
2016 à 125 milliards de dollars en 2020 notamment dans le secteur des
technologies.
Une nouvelle
stratégie
De multiples
signes montrent que l’attitude de la Chine est en train de changer. Le rapport
récent publié par l’IRSEM ()
note que « Pendant longtemps, on a pu dire que la Chine, contrairement
à la Russie, cherchait davantage à être aimée que crainte ; qu’elle voulait
séduire, projeter une image positive d’elle-même dans le monde, susciter
l’admiration. Pékin n’a pas renoncé à séduire, à son attractivité et à son
ambition de façonner les normes internationales, et il reste essentiel pour le
Parti communiste de ne pas « perdre la face » ». Et il précise
que : « ses opérations d’influence se sont considérablement
durcies ces dernières années et ses méthodes ressemblent de plus en plus à
celles employées par Moscou ».
Cela se fait de
différentes manières :
·
La nouvelle loi chinoise sur le contrôle des
données entrée en vigueur le 1er janvier 2020 crée une situation originale. Au
nom du « développement de la cryptographie » elle permet à l’Etat
chinois de contrôler toutes les données personnelles et d’entreprises y compris
celles les compagnies étrangères dans le monde entier. Pour cela les
entreprises étrangères devront remettre à l’administration chinoises les clés
de cryptage qu’elles utilisent. Il n’est pas demandé aux entreprises de
remettre les codes d’accès aux serveurs car manifestement ils les ont déjà ().
· Une nouvelle réglementation des plateformes Internet
définie en octobre dernier a été fixée par la SAMR (). Elle distingue les
supers, les grandes et les petites et moyennes plateformes :
o Les
super plateformes ont plus de 500 millions d’utilisateurs actifs annuels et une
valeur boursière de plus de 16 milliards de dollars.
o Les
grandes plateformes ont plus de 50 millions d’utilisateurs et une valeur
boursière dépassant 1,6 milliard de dollars.
o Les
petites et moyennes plateformes ont moins de 50 millions d’utilisateurs.
Les obligations et les
responsabilités des plateformes varient selon leur taille notamment en imposant
aux supers et aux grandes plateformes des règles de protection des données strictes
concernant les pratiques de ciblage des consommateurs, les conditions de
travail pour leurs employés et le respect des règles de concurrence. Elles ont,
notamment, l’obligation de rendre les plateformes interopérables. Ceci concerne
surtout Alibaba et Tencent, mais aussi Meituan, Pinduoduo et JD.com.
· Une évolution de la loi antimonopolistique notamment
pour interdire les prix trop bas ayant pour objectif de tuer la concurrence.
Ceci concerne tout particulièrement « les plateformes qui ne doivent pas
éliminer ou restreindre la concurrence en abusant des données, des algorithmes,
de la technologie, des avantages permis par leurs capitaux ou des règles
propres aux plateformes ».
· Une pression politique et militaire sur le corridor
de Taïwan. Chaque mois, son espace aérien subi des centaines de pénétration d’avions
militaires chinois pour faire pressions sur le gouvernement de l’ile. Derrière
ces volontés d’annexion il y a l’intérêt de la Chine pour deux entreprises
taïwanaises : TSMC, premier fabricant de composant au monde, et Foxconn,
premier intégrateur fabricant notamment de nombreux smartphones de nombreuses
marques dont ceux d’Apple.
Comme on le voit depuis
quelques mois on assiste à un brutal retournement de la stratégie chinoise. En
effet, depuis 2015 Pékin avait décidé de baser sa stratégie de développement
sur l'innovation et notamment sur le numérique. Cela s'est traduit par la
croissance très rapide des entreprises comme Alibaba, Tmail, Taobao, JD.com,
Baidu, Wechat, Weibo, Tencent, QQ, …Les plus agressifs ont réussi à prendre de
fortes positions sur le marché mondial comme Huawei, ZTE, Lenovo, Baidu,
Tencent, Alibaba, … Puis, de manière soudaine le président Xi Jinping a tout
arrêté. A la stratégie d'ouverture marquée par les Routes de la Soie, succède
un blackout total. Les portes qui s'étaient entre ouvertes se referment
brutalement dans tous les domaines mais aussi sélectivement sur les leviers
numériques.
Des forces
certaines
Pour comprendre
la stratégie de développement de la Chine il est nécessaire d’apprécier les
points forts puis les points faibles de l’économie chinoise. La Chine a des
avantages certains :
·
Le développement des routes de la soie. On
notera que pour les chinois elle s’appelle l’OBOR, One Belt One Road ou encore BRI pour
Belt & Road Initiative. C’est un moyen pour les chinois de se rapprocher
des états se trouvant le long des routes qui relient l’Occident et l’Orient à
la Chine. D’ailleurs elles ne sont pas directes mais passent où sont les
intérêts de la Chine comme l’Afrique. C’est une opportunité de développement
considérable pour de nombreuses entreprises notamment pour Alibaba et ses
nombreuses filiales : ils ont déployé une vraie constellation et elle est très
efficace car centrées sur plusieurs écosystèmes technologiques. Elle a ainsi pu
implanter un système original de paiement des achats : AliPay. Face à
cette stratégie offensive l’Union Européenne vient de lancer un programme concurrent
de 300 milliards d’euros pour bâtir dans le monde de nouvelles infrastructures
de transports. On se rappellera que le programme des routes de la soie
représente un total des investissements estimés à 124 milliards d’euros. Cette évaluation
est difficile à figer pour l’instant à la lumière des mouvements de balanciers
des critiques ou des fantasmes des parties qui s’y essayent. Ceci est notamment
dû aux programmes de « double deeping ». La Chine leur vend des infrastructures
bénéficiant d’un dumping de l’acier et finance la dette du pays bénéficiaires.
·
L’engagement de la Chine
en Afrique. Depuis vingt ans les chinois investissent massivement en Afrique.
Au cours de cette période ils ont prêté un montant estimé à 125 milliards de
dollars. Ce montant dépasse l’ensemble des prêts accordés par les Occidentaux
dont les Etats-Unis, y compris le FMI et la Banque Mondiale. Ce montant est tel
que le FMI s’inquiète aujourd’hui du niveau d’endettement de certains états
africains et de leur capacité de remboursement. De plus, on a constaté, qu’en
cas de défaut de paiement, ces pays ont une faible capacité de négociation. Les
Occidentaux dénoncent, sans les nommer, les Etats « prédateurs » qui poussent
des Etats fragiles à s’endetter pour ensuite s’approprier leurs mines, leurs
ports, leurs chemins de fer, leurs hôpitaux, leurs écoles, leurs usines, … Ce fut
le cas au Cameroun, à Ceylan, …
·
Le rôle des terres rares.
Ce sont des métaux stratégiques indispensables à de nombreuses industries
notamment pour produire des composants électroniques, des batteries, … La Chine
achète toutes les matières premières disponibles dans le monde et notamment les
terres rares. Elle a réussi un quasi-monopole pour le raffinage des terres
rares. La Chine a ainsi deux leviers : le sourcing et le raffinage. C’est
un atout important dans les transitions numérique et énergétique futures.
·
Le lancement à Pékin d’une bourse spécifiquement dédiée aux
PME. C’est un complément intéressant des puissantes bourses de Shanghai et de
Shenzhen. L’objectif est d’améliorer leur financement et de favoriser les
innovations. C’est un moyen de réduire les écarts de richesse entre les grandes
et les petites entreprises.
·
Les cyberattaques ne sont pas toutes chinoises mais on estime
que celles d’origine chinoises représenteraient 80 % des attaques d’espionnage
économique. On estime que 60 % des vols de secrets commerciaux impliquent la
Chine. Il semble que les services d’espionnage et de contre-espionnage de l’APL
(l’Armée Populaire de Libération) et le Ministère de la Sécurité d’Etat sont
directement impliqués dans ces opérations. Ceci a pu être en partie démontré en
2016 par un jugement établi par l’Etat de Pennsylvanie concernant le pillage
des brevets américains sur l’acier.
·
L’avance de la Chine dans les paiements
digitaux. La Chine est indiscutablement le leader mondial des paiements
numériques devant les Etats-Unis et très loin devant les pays européens notamment
à l’aide de smartphones. Il se chiffre en milliard d’usager unique quotidien
sur Alipay et Wechatpay. Des fournisseurs chinois de terminaux de paiement ont même
été accusés par le FBI et les douanes américaines de transférer en Chine des
données concernant les clients des commerçants. En France, des utilisateurs
professionnels de ces terminaux ont été impactés.
·
La blockchain est un élément clé de la stratégie chinoise.
La Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC) et l’Académie
chinoise des technologies de l’information et de la communication (CAICT) anime
la réflexion sur la blockchain entre les différents acteurs industriels
concernés, afin de choisir la meilleure voie de développement de la blockchain.
De plus le Ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information va
confier à une agence le développement des technologies blockchain en Chine. Ceci
a eu des effets immédiats : des fournisseurs étrangers obligés de faire
authentifier l’origine de leurs produits utilisent déjà le standard de sécurité
chinois BSN pour Blockchain Security Network afin de faire la preuve de la
qualité des produits importés.
·
La Chine est le pays au monde qui utilise
le plus de robots : 168.000 en Chine alors que les USA sont à 30.000,
l’Allemagne : 20.000, …. La France est à 5.000. La Chine est très en
avance sur le reste du monde. L’argument selon lequel l’économie chinoise se
développe grâce aux salaires très bas date. Il y a 30 ans c’était vrai.
Aujourd’hui les bas coûts sont le résultat d’une rapide robotisation.
·
Le leadership en matière d’ordinateur quantique. Les
chercheurs de l’Université des sciences et technologies de Chine (USTC) ont
développé un système d’informatique quantique appelé « Zuchongzhi
2.1 » qui est au moins un million de fois plus puissant que la puce Sycamore
mise au point par Google, qui est son concurrent le plus proche. Il avait
proclamé sa suprématie dans le domaine du calcul quantique mais elle n’a pas
durée. On est bien dans une course planétaire à la suprématie quantique qui menace
tous les écosystèmes de sécurité comme le RSA. Cette menace est réelle et
explique le récent appel d’offre du NIST américain sur le post-quantum. Notons
que plusieurs laboratoires et chercheurs français sont candidats à ce programme.
Comme on le voit
la Chine possède de sérieux atouts dans le développement du numérique. Les
chinois ont une avance dans quelques domaines de pointes comme la blockchain,
la robotique ou l’ordinateur quantique et aussi probablement aussi la
communication satellitaire quantique ()
mais surtout ils bénéficient d’un environnement économique, financier,
administratif et politique très favorable au développement du numérique. Le Parti
Communiste Chinois a récemment décidé de changer de politique en imposant
brutalement une consolidation de l’économie sur son marché domestique avec une
politique sans précédent de fermeture de plus en plus hermétique aux
concurrents étrangers. Les anglo-saxons parlent de « fortification »
ou de « forteresse chine » en insistant sur le mot fort. C’est un
« re-set » de l’ancienne stratégie de conquêtes des marchés mondiaux.
Dans ces conditions on ne voit pas trop comment on pourrait construire des
passerelles durables de fertilisations croisées. Après des décennies
d’hégémonie des technologies américaines, serait-ce un signe de volonté de rééquilibrage
sachant que le dollar américain reste le métronome des échanges internationaux ?
Quelques
faiblesses connues
Mais à côté de
ces forces il faut noter quelques faiblesses qui risque de fragiliser cette
stratégie. Trois sont liés au contexte économique de la Chine. Mais la plus
grave est la 4ème. Elle est technologique, c’est la pénurie de
composants haut de gamme voulue par l’administration américaine.
·
Le poids de la dette chinoise. Autant ses
réserves financières extérieures sont considérables autant ses dettes
intérieures sont massives et assez mal connues. De nombreuses entreprises se
sont développées grâce à un endettement massif permis par le laxisme des
banques ou de la volonté politique exercée avec détermination sur les banques
chinoises qui sont des acteurs clés de l’économie domestique. Aujourd’hui il
est probable que les bilans de ces dernières comprennent de nombreuses créances
insolvables. De plus, compte tenu des faiblesses du système financier chinois, les
entreprises sont encore trop dépendantes de la suprématie des places boursières
américaines ().
Elles souffrent aussi de l’hégémonie mondiale du dollar américain. Elles
apprécient le poids croissant de l’euro mais cette évolution est trop lente. D’où
les efforts de la banque centrale chinoise pour imposer sa monnaie
électronique : le e-RMB (c’est le e-Yuan de la banque centrale chinoise).
C’est une CBDC, Central Bank Digital Currency, qui dans un premier temps est
destiné au marché domestique mais qui, dans un deuxième temps, sera proposés
aux 160 pays engagés dans les Route de la Soie technologique. C’est
indiscutablement une menace pour les autres CBDC et d’abord pour l’euro et
ensuite pour le dollar.
·
La crise immobilière est aujourd’hui très
visible. Plusieurs promoteurs importants comme Evergrande mais aussi Modern
Land, Fantasia, Sinic, … ont annoncé des difficultés de paiement ou ont été
dans l’incapacité de faire face à certaines échéances. La dette totale d’Evergrande
s’élève à plus de 300 milliards de dollars. L’Etat chinois est intervenu pour
essayer de dégonfler cette dette sans mettre en faillite l’entreprise. Plus
globalement il cherche à casser la spéculation immobilière au-delà des risques
financiers car elle pèse sur le budget des ménages et bloque une partie de leur
potentiel de consommation. De plus il existe dans ce secteur de nombreux scandales
de corruption, qui est aussi un des combats importants du président XI Jinping.
·
La pénurie d’électricité et ses conséquences
industrielles. Elle impact fortement les entreprises qui sont obligées de
ralentir, voire d’arrêter, leur production à cause de coupes
imprévues et aveugles.
Ceci est dû au prix élevé du
charbon et aux contraintes environnementales en matière
de pollution. Ces panes ont tendance à fortement freiner
la croissance économique.
·
Mais la contrainte la plus forte est la pénurie
de composants. La Chine produit peu de micro-processeurs et de mémoires conformes
aux meilleurs standards mondiaux (EUV – procédé de « Extreme Ultra-Violet »)
et doit les importer de Corée du Sud, des USA et surtout de Taïwan. A ces
pénuries s’ajoute la politique américaine. Dans un premier temps Donald Trump
avait décrété un embargo sur tous les composants dont le trait des composants est
inférieur à 14 nm. Or les nouveaux processeurs sont avec des traits de 7 nm et
on arrive bientôt à 5 nm ()
et même bientôt à 3 nm. Récemment l’embargo a été renforcé par Jo Biden qui a
fixé la barre à 35 nm. C’est un retour en arrière considérable. Or, le seul
fabricant chinois de taille, SMIC, ne sait pas mieux faire technologiquement que
le 14 nm ().
A cela s’ajoute les effets de la pénurie mondiale de composants accrue par la
saturation de la chaine logistique internationale due au Covid, à la pénurie de
personnel et à la congestion des grands ports de marchandises. Tout ceci se
traduit par une baisse de la production chinoises de smartphones, de voitures,
de machines à laver, … Huawai, Xiaomi et tous les fabricants chinois perdent
rapidement des parts de marché. Pour sortir de ce piège la première réaction
chinoise a été d’acheter discrètement des fabricants de composants européens.
La Commission vient de publier une Directive pour empêcher ces opérations. Les
entreprises comme Huawei et Tencent ont commencé à développer des composants
destinés au Cloud, la compression vidéo, l’Intelligence Artificielle, … La
production de composants électronique est une priorité du 14ème
plan : 2021-2025.
On est face à un
combat des titans où chacun essaie de « serrer le cou du supposé rebelle
que l’on veut étouffer, ou à tout le moins empêcher de respirer
convenablement ». Chacun a des faiblesses que l’adversaire cherche à
exploiter. Les chinois ont une trop faible production de composants mais on ne
peut pas dire que les finances américaines soient saines avec un niveau
d’endettement astronomique.
On est face à une
lutte pour le futur leadership technologique mondial. La Chine, forte de sa
fulgurante croissance des vingt dernières années, qui lui a permis de devenir
la 2ème économie mondiale, a l’espoir de devenir dans les prochaines
années le leader mondial du numérique et plus généralement des usages du
numérique. Un de ces points forts est la taille de sa population (1,4 milliard
d’habitant contre 450 millions dans l’Europe des 27 et 330 millions aux USA).
Cela se traduit par la taille démesurée de ses infrastructures. En 13 ans ils
ont construit le premier réseau mondial de TGV. En informatique ils ont constitué
de gigantesques bases de données et les lacs de données associés permettant de
suivre les comportements des utilisateurs notamment lors des paiements effectués
à l’aide des smartphones ce qui leur permet d’effectuer des analyses très fine de
leurs comportements. Ils ont aussi développé des outils reposant sur l’Intelligence
Artificielle permettant d’effectuer des scores de risques sociaux et des
évaluations de la solvabilité des entreprises.
La Chine ambitionne
de dépasser les USA dans tous les domaines et notamment dans le secteur des technologies.
Mais, manifestement, les américains n’ont pas l’intention de se laisser faire
et réagissent dans un contexte politique tendu. Est-ce que le changement
d'attitude de la Chine est le signe d'une inflexion tactique ou est-ce une
rupture profonde par rapport à la stratégie suivie depuis trente ans ? Les
prochaines années nous le dirons.
Il est possible que la
Chine joue dans les prochaines années de l’arme monétaire. Elle pourrait
rapidement brouiller les pistes car elle se construit sur l’échiquier mondial
des échanges. En effet SWIFT est de plus en plus challengé par les FinTech et
les DeFi () qui utilisent des cryptoactifs
sur blockchain. A cela s’ajoute le fait que la Chine a dès aujourd’hui environ
cinq ans d’avance sur les autres banques centrales avec son e-RMB.
Espérons enfin que ce
qui sortira de cette nouvelle « Forteresse China » permettra d’assurer
la continuité des flux et des échanges commerciaux entre les grands blocs en
présence sans recourir à un conflit armé que la communauté internationale
craint, notamment dans le détroit de Taiwan.
- Pour ce que l’on sait du satellite MICIUS. Il semble que la Chine
soit entrain de développer un système de cryptographie quantique par satellite.