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samedi 8 janvier 2011

Intérêt d'une approche stratégique

Je pense utile de signaler quelques notions situées à l'arrière-plan de mon intervention que je rappelle d'abord brièvement.
A) L'exposé introductif est typiquement celui d'un gestionnaire qui, cherche à s'améliorer en recourant aux best pratices et aux garde-fou prévenant le retour d'incidents connus( loi Sarbanes Oxley… ), se rend compte que cela ne suffit pas, et ne voit guère comment aller au delà.
B) Je propose de croiser cette approche en partant des missions et en essayant de prévoir a priori les conditions nécessaires pour que ces missions soient accomplies dans de bonnes conditions.
Pour concrétiser ce qui va suivre, je propose de distinguer les missions suivantes :
  • Délivrer à tous les membres de l'organisation les données qui leur sont nécessaires pour tenir leur rôle et celles-là seulement ; comme les intéressés sont toujours les mieux à même pour en juger, leur prévoir un accès facile aux données analogues qu'ils souhaitent. Tenir compte du fait que les différents niveaux hiérarchiques n'ont pas besoin des mêmes types de données (plus on s'élève, plus on travail sur des zones de plus en plus vastes et des échéances de plus en plus lointaines) et mettre en place les dispositifs de sécurité et de sûreté requis, en particulier par cloisonnements.
  • Faciliter les collaborations souhaités, même entre collègues éloignés œuvrant dans différents fuseaux horaires.
  • Promouvoir les innovations informatiques susceptibles de renforcer la compétitivité de l'organisation ; assurer sa veille stratégique et sa R&D dans ce domaine.
  • Étudier, chiffrer, faire accepter et mettre en place les dispositifs correspondants.
  • Assurer la cohérence, l'économie, le bon fonctionnement des différentes réalisations informatiques de l'organisation, sans décourager les initiatives et les réalisations locales raisonnables.
Mon propos en séance était une réaction ordonnée au texte de la Revue des Ingénieurs, précédée d'une relecture à d'autres fins du texte ci-après.
La volonté de définir une ambition et d'atteindre l'objectif lointain est déterminante, plus importante que l'habileté à gérer les moyens.
Le gestionnaire part des moyens qu'il possède pour inférer le résultat qu'il peut en attendre, le stratège part de l'ambition qu'il poursuit pour utiliser les moyens qu'il possède à cette fin.
Cela se traduit par un renversement de perspective tout à fait déterminant et il ne faut pas croire que les moyens étant ce qu'ils sont (les mêmes dans les deux cas) la réalisation de la stratégie sera identique.
Dans le premier cas le gestionnaire fondera sa démarche sur l'expérience acquise, il sera tourné vers le passé et évitera soigneusement de prendre des risques.
Dans le second cas, le stratège, aiguillonné par sa volonté, aura tendance à s'ingénier à trouver une solution pour obtenir le résultat recherché. Il essaiera d'être créatif et acceptera de prendre des risques. (Général Gil Fiévet in À L'ÉCOUTE DE CLAUSEWITZ Penser l'action en stratège)
Je suis depuis longtemps convaincu de ce que l'approche tâches convient bien en environnement statique mais qu'elle est inopérante en environnement dynamique. C'est d'ailleurs parce que j'ai constaté, il y a quelque trente ans, que je n'arrivais pas à raisonner en milieu mouvant et incertain que je me suis tourné vers la Stratégie.
3° Un participant a relevé, plus semble-t-il pour s'en étonner que pour s'en offusquer, l'emploi par mes soins du mot contraintes. Ce terme a été choisi sans grande réflexion préalable, mais pas par hasard.
Ma définition de ma Gouvernance est, et je m'en suis ouvert à la sortie avec lui, sensiblement plus large et englobe celle de Philippe Tassin. C'est tout ce qu'on fait pour réaliser sa vocation en travaillant proprement, en essayant de mettre toutes les chances de son côté pour réussir. Ceci comprend la réalisation des objectifs, avec une appréciation selon des critères établis à l'avance, dans le respect d'un certain nombre d'impératifs. Parmi ceux-ci certains, le respect des lois et règlements, la conformité à ce que j'appelle l'éthique de l'action collective (respect des personnes, travail en confiance…) sont, bien qu'éventuellement implicites, quasi systématiques, donc des contraintes habituelles.
Mais il y a plus. Les militaires nous apprennent que pour permettre aux subordonnés de mettre en œuvre toutes leurs capacités d'initiative en matière de déclinaison des objectifs et d'emploi des moyens, il convient de préciser dans les ordres, outre l'objectif, l'effet à produire, … ce qu'il convient de ne pas faire. Tout ce qui n'est pas interdit est permis.
4° Pour moi, système informatique, système d'information, système humain de l'entreprise doivent être en harmonie, le premier au service du deuxième et celui-ci au service du troisième. J'ai développé, dans un texte avalisé par notre ami Alain, ma conception de la construction de ces deux derniers système à partir de la vocation de l'entreprise. Je le tiens à la disposition de tous les intéressés.
5° Une petite Association de malades, et surtout de proches de malades, l'Association française contre la myopathie, s'est piquée de stimuler le progrès de la médecine … et y a réussi !
Le document http://www.ecole.org/seminaires/FS3/SEM167/VC181104.pdf/view relate cette extraordinaire performance et témoigne de l'exceptionnelle Gouvernance de cette Association. À noter cependant que le succès aidant cette Gouvernance a pu être, non seulement jalousée par d'autres Associations moins rigoureuses, mais encore critiquée pour des raisons éthiques.
6° Enfin, je trouve une certaine analogie entre la Gouvernance informatique telle que je la conçois et la Gouvernance des RH pratiquée par François Potier qui fut mon invité au Club Mines-Stratégie et que nous avons relaté de concert dans le texte objet du message ci-après.

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