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vendredi 28 octobre 2011

Un changement de nature du SI ?

Quelques réflexions qui ont commencé lors de notre réunion du 25 Octobre : il s'agit plutôt de lancer un débat à la demande de Claude Salzman, que de faire un compte-rendu d'une discussion fort riche !

Le système d'information est un processus, qui co-évolue avec l'entreprise, au fur et à mesure que celle-ci s'adapte aux changements de son environnement  (Certaines s'adaptent, les autres meurent :))

(1) le temps s'accélère, le SI doit suivre le "temps réel commercial"
    - une informatique de flux, une informatique réactive (évènementielle)
    - une informatique personnalisée et prédictive, aux fortes capacités de data-mining
    - le temps qui s'accélère conduit à l'explosion des flux de données : besoin de traiter des "big data"

(2) les clients deviennent "2.0" -> le SI doit les suivre:
- le client doit pouvoir donner son avis
- le client collabore avec d'autres internautes
- le SI est always on, any time on any device

(3) les clients et les collaborateurs veulent être autonomes
- le SI est recomposable par morceaux / c'est une plateforme qui accueille d'autres services et des services qui s'adaptent à d'autres plateformes
- le SI suit le client sur ses lieux de vie, et non pas l'inverse
- les traitements passent sous le contrôle des utilisateurs qui composent et recomposent, le SI procure des ressources (des données exposées via des services)

(4) Le client est l'architecte de son expérience : le SI offre un un ensemble d'API
- le DSI est un intégrateur et un  architecte de catalogue d'API (une des facettes de SOA)
- un SI qui est construit avec les architectures Web pour profiter de la richesse des services "grand-publics" (amorti sur des millions d'internautes)
- un SI qui est cloud-ready : tout ne se met pas à 3000 kms (SOA n'est pas "scale-free") mais certaines fonctions sont faites pour être mutualisées et/ou scalables

(5) une entreprise en réseau, dans laquelle le contrôle-commande laisse place au "recognition & response" de Langdon Morris
- un SI fractal et distribué, construit autour de topologies IP/Web
- un SI biologique : redondant et multi-échelle (les fonctions complexes s'empilent et ne se substituent pas aux fonctions basiques plus vitales)
- un SI complexe mais des interfaces simples qui permettent de pousser le contrôle "sur les bords" (distribué/décentralisé)


Une liste à compléter ...


2 commentaires:

Claude Salzman a dit…

Yves

Je pense que tu as entièrement raison. La définition classique du système d'information avec des entrées, des sorties et des stockages n'est plus adaptée à la description des systèmes d'information existants. Je pense que ton idée de se baser sur le Web 2.0 est excellente mais j'hésite un peu quand tu va plus loin et que esquisse une définition très originale des SI en les ramenant à un ensemble d'API dans le quels les utilisateurs-clients choisissent les fonctions dont ils ont besoin. L'idée est intéressante mais elle me semble très différente de ce qu'on observe actuellement dans les entreprises. En tout cas c'est une idée intéressante qu'il faut approfondir.

Marc-André Chassefeire a dit…

Je partage la vision globale exprimée par Yves sur la nécessité d’adapter le SI pour permettre l’accompagnement des évolutions des contextes concurrentiels des entreprises et des offres produits.
Elle est applicable aux entreprises qui ont réussi la transformation de leur SI pour remplacer les « applications classiques » par des « bouquets de services » de type SOA pour les domaines métiers demandant une grande capacité d’adaptation aux évolutions de leur environnement.
Pour rebondir sur la remarque de Claude, il semble qu’un bon nombre d’entreprises ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour en arriver là. La dispersion du niveau de maturité des SI sur la mise en œuvre des architectures SOA est probablement aussi importante que celle de la maîtrise de l‘usage du web 2.0 et des Smartphones par les clients et le grand public.
Cette dispersion me semble liée à la problématique de la survie :
• si je suis soumis a une pression concurrentielle multipolaire qui m’oblige à renouveler mes produits en permanence pour suivre les évolutions de la technologie (facteur de création de nouvelles offres susceptibles de capter mes clients), je dois avoir la capacité de m’adapter et mieux encore celle d’anticiper. Dans ce contexte, la capacité de communication et le travail en réseau sont certainement des facteurs clés favorisés par la mise en œuvre d’un « SI 2.0 ».
• Si je suis moins soumis à cette pression et que j’évolue dans un contexte plus stable, la priorité gagnante peut être orientée vers la qualité et la productivité plus que vers l’évolutivité.
Si je dois privilégier l’évolutivité, encore faut-il que l’organisation et la maturité des contributeurs soient suffisantes pour favoriser la création de valeur et qu’ils soient formés pour une utilisation efficace de ces outils.
Comme pour les problèmes liés à la profusion des mails, je pense qu’il y a un risque important de perte d’efficacité liée à la multiplication des flux d’informations car il n’est pas simple de décider à priori quelles sources d’informations seront utiles ou non. L’absence de tri à priori implique de passer du temps à postériori.
Les clients du SI veulent être autonomes et pour cela, ils doivent disposer d’outils adaptés mais aussi et surtout être formés pour en maîtriser l’usage.
Aux 5 points proposés par Yves, je propose d’ajouter un thème sur les organisations et les stratégies d’emplois à mettre en œuvre pour soutenir ces évolutions au niveau des informaticiens (capacité à proposer des outils performants) et des clients (capacité à personnaliser efficacement ces outils) : investir sur les compétences, favoriser la pérennité des équipes, ….
Marc-André