Yves Caseau a présenté à la dernière réunion de l'ISG France l’état de ces réflexions en matière d’organisation des entreprises qui constituent le cœur de son dernier ouvrage : « Processus et Entreprise 2.0 » et qui débouche sur une nouvelle version des systèmes d’information (pour télécharger le support d'Yves Caseau). Pour cela il part du souci de rendre ses collaborateurs, et notamment les ingénieurs, plus productifs car ils passent leur temps en réunion ou à lire ou répondre à leurs mails. 70 % des appels téléphoniques tombent sur des répondeurs. Il faut permettre aux cadres et notamment aux ingénieurs d’être plus productifs.
Avant de s’intéresser à l’évolution des systèmes d’information Yves Caseau analyse l’évolution des organisations. On est passé du compliqué à la complexité. Il est pour cela nécessaire de faire évoluer la manière dont on travaille. Il faut aller vers une entreprise lean c’est à dire inspirée de l’approche de Toyota. Il faut passer de la collaboration, en développant une œuvre commune, à la coopération, en répartissant autrement les objectifs et les responsabilités.
Pour effectuer ces évolutions il est nécessaire de revoir les modes de communication et d’échange dans l’entreprise. Les outils du Web 2.0 comme les Blogs, Google Docs, les wiki, les mails, les réseaux sociaux,… permettent de développer la communication et surtout de permettre aux personnes de sortir des silos (« les mêmes communiquent avec les mêmes »). « Le 2.0 c’est la même chose que la cafétéria. » Dans ces conditions le cœur de la démarche du lean est d’inciter à aller voir sur le terrain pour rechercher les causes profondes afin de rechercher des améliorations continues. C’est le rôle du keizen.
Ceci a un impact direct sur la gouvernance des systèmes d’information. Les dirigeants ont du mal à comprendre l’informatique et les systèmes d’information :
· « je n’y comprend rien »
· « les risques sont anormalement élevés »
· « les Systèmes d'Information sont trop chères »
Pour répondre à ces affirmations il est nécessaire de travailler les processus de façon à les fluidifier, de développer les comparaisons par rapport à d’autres, d’avoir une vision en racontant une histoire (le « storytelling »), …
Le DSI est le gardien de la complexité de façon à réduire les coûts, en fournissant des solutions techniques, en mettant en place une standardisation, en développant un catalogue de services basé sur une approche métier et derrière en mettant en place une architecture de type SOA de façon à favoriser la mutualisation et la réutilisation. Il faut avoir des SI qui évoluent plus vite. Actuellement la nature des Systèmes d'Information changent. Au lieu des systèmes monolithiques conçus par le management il faut des Systèmes d'Information 2.0 crées par les clients (internes ou externes) et reposant sur l’intégration d’API.
1 commentaire:
Merci pour ces réflexions stimulantes.
Je suis frappé de l'importance que prennent les processus. Il sont partout ! Des référentiels, à l'architecture en passant passant par les projets ou la stratégie.
Cette notion de processus, peu théorisée, est un moyen clair de présenter l'importance et les effets des SI.
Mais cela pose une question : les processus sont un mode de structuration alors que les outils du web2.0 sont, apparemment, une voie de déstructuration. Comment réconcilier les deux ?
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