Par Catherine Gapaillard et Christophe Legrenzi
Nous avons écrit
il y a près de deux ans un livre sur les schémas directeurs : « Les
nouveaux schémas directeurs des SI : gouvernance, valeur et
stratégie » ([1])
Il est aujourd’hui nécessaire d’approfondir la réflexion sur ce sujet
éminemment stratégique. Le développement de la transformation numérique des
entreprises montre l’importance de la réflexion à entreprendre sur la manière
d’organiser la prise en compte de cette nouvelle approche de la stratégie.
Cette démarche se
décline autour de cinq grandes questions qui sont autant de thèmes de réflexion
et de remise en cause des approches traditionnelles :
1.
Est-ce que la transformation numérique est
possible sans une véritable stratégie ?
2.
Quelles sont les relations entre la gouvernance,
la stratégie numérique et les performances économiques de l’entreprise ?
3.
Peut-on baser les stratégies sur les approches
traditionnelles en matière d’innovations de rupture ?
4.
Est-ce que l’alignement stratégique de
l’informatique est encore la bonne cible ?
5.
Comment prendre en compte l’amélioration des
relations entre les différentes parties prenantes ?
Ce sont des questions
importantes et ce sont des domaines vastes. Nous sommes au début de la
réflexion qu’il faut poursuivre et approfondir.
Transformation numérique et stratégie
numérique
Une recente étude de la
société de service Atos « AscentJourney 2018 – the 3rd digital revolution - agility and fragility » est
très intéressantes car elle dessine à l’horizon 2018 les contours d’un monde
numérique très connecté, avec :
- 4,5
milliards de smartphones,
- 2,5
milliards d'utilisateurs des réseaux sociaux,
- plus de 25 milliards d'objets connectés.
Ce nouveau monde sera
caractérisé par quatre notions particulièrement importantes :
- Une
réinvention des modèles économiques. La troisième révolution numérique ne fera pleinement ressentir ses
effets que lorsque le lien aura été fait entre les univers du B2C et du B2B.
- Le
rôle des systèmes d’information. L’Internet des objets et le Big Data auront des effets
disruptifs sur les systèmes d’information existants.
- L’évolution
de l’expérience client. Les consommateurs connectés sont prêts à négocier
l'accès à leurs données personnelles en échange de meilleurs services à moindre
coût, à condition que l'utilisation de ces données personnelles soit limitée
aux fins initialement déterminées et garanties par des tiers de confiance.
- L’excellence
opérationnelle : la numérisation de la chaîne d'approvisionnement et
l’impression 3D permettent de repousser les limites de la gestion du cycle de
vie du produit et la convergence entre les technologies et les opérations. On
voit ainsi émergée la notion d’Industrie
4.0. Elle remet en cause la séparation traditionnelle entre le front office et le back office.
Ceci montre les
limites des anciens « business models ». Le succès d’Uber montre le
risque menaçant les anciens métiers. Les chauffeurs de taxis ont vu leur
monopole voler en éclat sans même qu’ils s’en aperçoivent. Comme le dit très
justement Maurice Levy, PDG du groupe Publicis : « Tout le monde a
peur de se faire uberiser ». Mais Uber n’est pas le premier choc de la
transformation numérique. Ce n’est que le dernier exemple en date d’un
phénomène de transformation profonde des activités économiques traditionnelles
par l’irruption du numérique. Dans le passé :
- L’industrie
de la musique s’est fait « naspteriser ».
- L’industrie
de l’audio-visuel s’est fait « youtubiser » et finalement « netflixiser ».
- Le
monde de l’édition, puis celui de la distribution, s’est fait « amazoniser ».
- La
presse s’est fait « googliser ».
- L’industrie
de la connaissance s’est fait « wikipédier ».
- L’hôtellerie
s’est fait « airbndbiser ».
A qui le tour
maintenant ?
En fait les
entreprises n’ont pas tous la même réaction face à la transformation numérique.
Une étude récente du MIT et de Capgemini Consulting ([2])
fait apparaître 4 types d’entreprises :
- Les
« beginners » (65 %). Ils ont
adopté les e-mails, un site internet et utilisent une grande variété de
logiciels, mais elles sont lentes et sceptiques quant à une adoption plus
avancée des outils numériques, tels que les réseaux sociaux, les applications
mobiles ou les outils de « Big
Data ».
- Les
« conservatives » (14 %). Ils
ont délibérément choisi de ne pas faire du numérique une priorité stratégique,
bien qu’elles aient souvent une gouvernance claire concernant l’adoption et la
diffusion des nouvelles technologies dans leur entreprise.
- Les
« fashionistas » (6 %). Elles
sont promptes à adopter les innovations numériques, mais manquent de
coordination, de gouvernance et de cohérence d’ensemble pour transformer
globalement leur métier.
- Les
« digirati » (15 %). Ils
partagent une vision très forte des opportunités du numérique et investissent
massivement sur le sujet. Ils croient profondément au numérique et le voient
comme un levier de compétitivité, d’amélioration des conditions de travail et
d’innovation.
Parmi ces quatre
stratégies l’analyse montre que seul les « digirati » sont les plus
performantes, aussi bien en ce qui concerne la croissance du chiffre d’affaires,
que la rentabilité et la valeur de l’entreprise. Malheureusement elles ne
représentent que 15 % des entreprises.
Les autres firmes,
comme le montre le schéma ci-dessous, ont des stratégies qui donnent des
résultats non satisfaisants. C’est notamment le cas des entreprises
conservatrices. Elles sauvent leur rentabilité et leur valeur de marché au
détriment de leur croissance. Les « beginers » qui représentent 65 %
des entreprises perdent sur tous les plans : aussi bien la croissance, la rentabilité
et la valeur. On notera que les quelques « fashionistas » sauvent
leur croissance mais grèvent leur rentabilité et leur valeur.
Ceci montre que
le succès des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) n’est pas le fait du
hasard mais la conséquence de choix stratégiques qui se basent sur une vision
des opportunités qui leur sont proposées et ont, en même temps, le courage
d’investir massivement dans de nouvelles activités. Les 4 entreprises du GAFA
ont une capitalisation totale supérieure aux 40 entreprises du CAC40 avec pour
les GAFA : 1.555 milliards de dollars ([3])
alors que le total du CAC40 fait 1.350 milliards d’euros (soit 1.470 milliards
de dollars). Deux chiffres à méditer qui prouvent l’importance des choix stratégiques.
Naturellement les
entreprises ont de nombreuses raisons pour ne rien faire. Le MIT et Capgemini Consulting
ont demandé aux entreprises les raisons de cette irrésolution. Les réponses
sont édifiantes :
- 53
% des entreprises « n’ont pas le temps pour ça maintenant »,
- 52
% manque de familiarité avec le numérique : « Nous ne savons pas
comment faire »,
- 40
% notent une résistance aux nouvelles approches : « C’est la façon
dont nous avons toujours fonctionné »,
- 23
% hésitent car cela remet en cause les pouvoirs internes : « Je vais
perdre de l’influence dans mon organisation »,
- 21
% constate que « l’entreprise n’a pas la bonne politique de support »,
- 18
% se demande si « cela vaut le risque encouru ».
Comme on le voit
il y a de nombreuses « bonnes raisons » pour ne rien faire. Mais il
ne faut pas se faire d’illusion ces entreprises sont condamnées à une lente et
douloureuse régression.
Pour sortir de
cette situation il faut d’abord comprendre l’originalité du « business
model » des GAFA. Il fonctionne sur un mode asymétrique avec une partie
des services qui est apparemment gratuite puis ensuite une commercialisation
des masses d’informations laissées par les utilisateurs.
Dans ces
conditions il est vital de chercher à rester dans la course. Il suffit
d’appliquer quelques règles classiques de management :
- Rester
en alerte sur tout ce qui se passe du côté de la technologie et des nouveaux
usages.
- Plus
que jamais, être proche de ses clients et proactif par rapport à leurs besoins
en les impliquant dans la conception des futurs produits ou services.
- Tirer
parti de l’intelligence collective des collaborateurs, des fournisseurs, des partenaires,
des distributeurs, des concurrents, …pour trouver les innovations utiles.
- Remettre en cause régulièrement le « business
model » de l’entreprise et son cœur de métier pour voir s’il
est possible de faire autrement, plus vite, moins cher et avec un meilleur taux
de satisfaction des clients.
Tout cela
signifie une volonté des dirigeants et notamment des directeurs généraux de
maintenir leurs entreprises dans la course.
Relations entre la gouvernance, la
stratégie numérique et les performances de l’entreprise
Pour une
entreprise il est important d’avoir une stratégie et notamment une stratégie
concernant le numérique. C’est d’ailleurs ce qu’on constate. Deux tiers des
entreprises disposent d’une stratégie et deux tiers disposent d’un schéma
directeur informatique. Ce n’est pas un hasard.
Pendant longtemps
on a affirmé le lien entre la stratégie générale de l’entreprise, sa stratégie
informatique et sa rentabilité sans avoir une preuve évidente de ces relations.
De nombreux chercheurs ont cherché ce lien sans le trouver dont Paul Strasmann,
Erik Brynjolfsson,…. On se souvient de l’affirmation de Robert Solow en
1987 : « vous pouvez voir l'ère informatique partout, sauf dans les
statistiques de la productivité » ([4]).
Des travaux de recherche récents ont enfin démontré l’importance de la maturité
informatique des organisations et le lien avec la performance d’entreprise. Ils
ont fait apparaître trois tendances lourdes :
§
Les firmes qui possèdent un faible niveau de
gouvernance informatique ne retirent pas de bénéfices de leurs investissements
informatiques. A contrario, celles qui ont un fort niveau de gouvernance
génère deux à trois fois plus de bénéfices que celles qui présentent une
gouvernance moyenne (cf. "Gouvernance Informatique et Rentabilité desInvestissements SI : une étude empirique"). La médiocrité ne paie pas ! Une
étude faite par Jean Louis Paucelle avait déjà jadis montré que les Universités
qui utilisaient un peu l’informatique sans avoir une politique d’emploi
systématique avaient les performances les plus médiocres, même par rapport à
celles qui n’en faisaient pas (à l’époque il y avait encore des Universités qui
n’utilisaient pas l’informatique. On disait alors que : « cela
coûte chère et cela ne rapporte rien ». On a vu la suite).
§
Plus le positionnement du CIO est élevé au
sein de l’organisation, plus les performances financières des investissements
informatiques sont bonnes. L’explication de ce résultat serait lié à la
capacité des CIO à amener de nouveaux débats et de nouvelles solutions au-delà
d’un point de vue différent (cf. "Les DSI comptent-ils vraiment? Evaluer lavaleur liée à la présence des DSI dans les équipes de direction"). Le
rattachement du DSI à la DG et la présence du DSI au comité de direction sont
deux points fondamentaux déterminant l’efficacité des investissements
informatiques de l’entreprise.
§
L’efficacité du DSI influence aussi bien la
capacité d’assimilation informatique de l’entreprise que la dualité
informatique-métier (cf. "L’aptitude à gérer les innovations techniques et lerôle du DSI"). Les DSI ont un rôle pédagogique auprès des métiers et notamment
des décideurs.
Ces trois études
montrent le rôle des choix d’organisation dans l’impact de" l’informatique. Ils relèvent
de la stratégie de l’entreprise et de la volonté de ses dirigeants d’aller de
l’avant.
Le leurre des approches traditionnelles en
matière d’innovations de rupture
L’informatique
est une technologie de rupture et il est probable que ce que l’on regroupe sous
le terme de « transformation numérique » comme l’Internet des Objets
ou le Big Data soient aussi des technologies de rupture. L’inventeur du concept
de « technologie de rupture » (‘Disruptive technology’) est Clayton
Christensen dans son ouvrage
« The Innovator’s Dilemma » publié en 1997. Il eu un succès
considérable car il montrait le rôle des nouvelles technologies dans les
évolutions des entreprises en reprenant d’ailleurs des travaux antérieurs de
Fred Lamond. La technologie serait le moteur des évolutions.
Mais en 2003 il a
changé son explication car il s’est rendu compte sur des exemples concerts que
la technologie n’est qu’un des facteurs du changement mais que le cœur des
évolutions est la capacité de l’entreprise à repenser son modèle économique. Dans
« The Innovator's Solution: Creating and Sustaining Successful
Growth » il préfère le terme plus générique « d’innovation de
rupture » parce qu’il reconnaît que peu de technologies sont
intrinsèquement de rupture ou de continuité. Pire, cela peut même devenir un
handicap ! En effet les nouvelles technologies sont coûteuses, complexes à
mettre en œuvre et finalement risquées.
Un des exemples
les plus connus de ratage technologique est celui de Kodak. L’entreprise de
Rochester avait inventé la photo argentique facile et peu coûteuse. Mais quand
la photo numérique est arrivée la firme de George Eastman a été complétement
dépassé par un grand nombre de nouveaux venus notamment des entreprises
japonaises venant du monde de l’électronique. Or il faut le savoir, la photo
numérique a été inventé dans les laboratoires de Kodak mais l’entreprise n’a
jamais été capable d’en tirer profit. Pire, Kodak est mort du succès de la
photo numérique !
En fait il y a
une confusion entre technologie de rupture et innovation de rupture. Ceci fait
que les entreprises mettent tous leurs efforts sur la technologie et pas assez
sur l’innovation. Les fournisseurs exercent une pression considérable sur la
technologie et ils sont en cela secondés par les grands cabinets de conseil
type IDC ou Gartner.
Ainsi de
nombreuses grandes entreprises françaises ont mises en place, à grand frais,
des réseaux sociaux internes en pensant qu’elles entreraient grâce à cela de
plein pied dans l’ère du changement numérique. Les résultats n’ont pas été à la
hauteur des espérances.
L’alignement stratégique de l’informatique
n’est plus la cible
Autre mythe qui
s’effondre : l’alignement stratégique. Pendant des années on a recherché à
aligner la stratégie de l’informatique, en fait le schéma directeur, sur la
stratégie générale de l’entreprise. Il est vrai que lorsque cette idée a été
lancée il y avait des cas de graves divergences entre les deux stratégies.
Depuis vingt ans
des efforts importants ont été fait et on constate qu’il y a une nette
corrélation entre l’existence d’un « Business Plan » et celle d’un Schéma
directeur informatique. Certaines entreprises sont allées jusqu’à définir des
Schémas Directeur des Systèmes d’Information avec une large participation des
métiers et notamment de leurs décideurs.
Stratégie
d’entreprise et stratégie informatique
Cependant lorsqu’on
pousse l’analyse on s’aperçoit d’abord que dans la moitié des cas il y a
absence de l’un des deux plans : soit il y a un schéma directeur
informatique et pas de « Business Plan », soit à l’inverse il y a un
« Business Plan » mais il n’y a pas de schéma directeur informatique.
Deuxième
constatation dans la moitié des cas restant les deux plans existent mais ils
sont indépendant l’un de l’autre. Cela veut dire que dans le quart des
entreprises le schéma directeur informatique est fait sans tenir compte du
« Business Plan ». Résultat : dans seulement dans un quart des
entreprises il y a un lien entre les deux.
On notera que
dans 7 % des cas il y a rétroaction entre le schéma directeur informatique et
le « Business Plan » et que dans 6 % il y a un développement conjoint
des deux.
Les différents types d’alignement stratégique.
Compte tenu des
bouleversements apportés par la transformation numérique il faudrait inverser
le processus et mettre en avant la stratégie digitale en commençant la
réflexion par les évolutions souhaitées concernant les activités numérique de
l’entreprise et en déduire un schéma directeur du numérique puis dans un
deuxième temps d’en déduire la stratégie de l’entreprise.
Il est fort
probable que si cette permutation de l’ordre des facteurs ne se fait pas il ne
se passera pas grand-chose.
L’importance d’une bonne relation entre les
différentes parties prenantes
Pour réussir
cette évolution il est nécessaire de changer la manière dont les différentes
parties prenantes à ce processus interagissent : métiers, DSI, Direction
générale. Or, on constate actuellement une forte demande de la part des
Directions Générales pour avoir des Schémas Directeur Stratégique. Mais face à
cette demande on assiste à un refus poli mais ferme des métiers qui considèrent
que la manière dont ils s’organisent est leur affaire et ne concerne pas les
informaticiens ni, a fortiori, la Direction Générale.
De même les DSI
qui ne sont pas au comité de direction ont du mal à avoir accès à la stratégie
de l’entreprise. Dans ces conditions ils ne la connaissent qu’imparfaitement et,
plus grave, n’ont aucune influence sur son évolution.
Pour éviter cela
il est nécessaire de reconnecter les gens qui ne se voient pas et, pire, qui ne
se connaissent pas. Deux chercheurs de la Cranfield University Joe Peppard et John
Ward se sont attaqués au problème en proposant un modèle original./
Pour établir des
relations efficaces entre la DSI et ses différentes parties prenantes 5
éléments interdépendants doivent être pris en compte :
- Le
leadership du DSI. Il a une vision et son rôle consiste à entrainer les
autres à la partager.
- Le
rôle joué par la DSI au sein de l’organisation. Il y a deux
approches : la stratégie ou la fourniture de services. La première est
préférable. Le DSI doit partir des attentes des métiers et proposer des
approches permettant d’y répondre.
- La
structure organisationnelle et les processus d’interaction avec
les métiers. Il est ensuite nécessaire de définir la manière dont l’entreprise
s’organise pour fournir ces services.
- Les
critères d’évaluation de la performance de la DSI par rapport aux
attentes, car il est ensuite important de s’assurer qu’elle fournit les
services attendus.
- Les
valeurs et croyances de l’entreprise sur la DSI. C’est un point clé trop
souvent négligé. Dans toutes les entreprises il y a le souvenir de projets
loupés ou d’applications « maudites ». Sur ces bases des mythes se
sont établis et expliquent des réactions de rejet de la DSI.
Ce modèle montre
comment il est possible de passer de l’étude de l’organisation à la gouvernance.
C’est le rôle du Business Relationship Management ou BRM. Ce n’est pas un
nouveau « buzzword » mais une évolution significative de nos
approches.
Modèle de Peppard
et Ward
Un BRM Institute, a été créé en 2013. Il s’est
donné pour objectif de faire progresser le concept de BRM au sein des
organisations. Il propose un programme de développement professionnel, une
certification au métier de BRM, et met en relation les professionnels à travers
le monde.
Le Business Relationship Management Institute définit
le BRM de la manière suivante :
« Le Business
Relationship Management stimule, identifie, et façonne la demande des métiers
en produits et services et s’assure que la valeur de ces produits et services
est réalisée, optimisée et reconnue »
Le BRM est à la fois un rôle et une discipline:
- En
tant que rôle, le BRM est un gestionnaire des relations entre la DSI et
les métiers.
- En
tant que discipline, le BRM s’appuie sur un ensemble de connaissances,
de compétences et de comportements qui favorise la mise en place de relations
efficaces entre la DSI et les métiers
Dans les projets
il intervient en amont pour effectuer l’étude de faisabilité et rédiger le
dossier d’expression des besoins puis une fois que l’application est en palace
il doit évaluer le résultat. C’est une fonction interne. Dans les PME c’est une
activité à temps partiel mais dans les grandes entreprises c’est une tâche à
plein temps.
[1]
- Les nouveaux schémas directeurs des SI : Gouvernance, valeur et
stratégie, Christophe Legrenzi et Catherine Gapaillard, Editions
Hermès-Lavoisier, Octobre 2013.
[2] - MIT et Capgemini Consulting : “Embracing Digital Technology : a
new strategic imperative”.
[3] - Apple : 759,2 milliards de
dollars, Amazon : 198,3 milliards de dollars, Google : 372,9 milliards de
dollars, Facebook : 224,5 milliards de dollars,
[4] - « you can see the computer
age everywhere except in the productivity statistics » Robert Solow
1 commentaire:
Un grand merci pour cet article très riche. Je me permets de revenir sur la question de l'alignement.
Selon le célèbre modèle de Henderson et Venkatraman, l'alignement stratégique fait intervenir 4 pôles : la stratégie business, la stratégie SI, l'organisation de l'entreprise et l'organisation des SI. Il semble qu'aujourd'hui, l'organisation n'a plus besoin d'être séparée en deux : les considérations d'infrastructures techniques n'étant plus aussi vitales que dans les années 90.
L'alignement se fait donc autour de 3 pôles : stratégie business, stratégie numérique, organisation.
On a alors 3 types de comportements possibles.
Le "hors numérique" : Stratégie business ==> Organisation
La stratégie définie l'organisation et les SI sont imbriqués dans cette dernière.
Le numérique comme outil stratégique: stratégie business ==> stratégie numérique ==> organisation
Par exemple dans une stratégie de différenciation, on va se servir du Big Data pour personnaliser un des services offerts aux clients par l'organisation.
la rupture numérique : Stratégie numérique ==> stratégie Business ==> Organisation
Une opportunité numérique amène à reconsidérer la stratégie de l'entreprise et du coup son organisation. Par exemple, Publicis a su saisir l'opportunité de la publicité en ligne pour changer son positionnement et son organisation.
Cette vision est simplifiée, car bien évidement chaque flèche peut être analysée dans les 2 sens. Mais cela permet d'enrichir, je pense, la réflexion sur le lien complexe entre stratégie, numérique et organisation.
Bernard Quinio
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