Par Claude Salzman
Depuis 60 ans les
entreprises investissent massivement dans leurs systèmes d’information en
matériels et, de plus en plus, en logiciels. Au début on informatisait principalement
cinq applications : la facturation, la comptabilité clients, la comptabilité
générale, la paie et les stocks. Si les volumes à traiter étaient importants ces
applications étaient rentables. C’était l’ère des traitements de masse. A
partir des années 80 les micro-ordinateurs ont profondément changé la donne. Les
employés et les cadres ont découverts les PC et on a assisté à une
multiplication du nombre et de la variété des applications possibles avec notamment
le traitement de texte, les tableurs, les petites bases de données, … Puis avec
le développement des réseaux locaux et d’Internet on a assisté au développement
de nouvelles applications comme la messagerie, le Web, … Mais est-ce qu’elles sont rentables ?
Honnêtement personne
le sait. Il est probable que toutes les entreprises du monde n’ont pas investi
des sommes aussi importantes uniquement pour faire plaisir à IBM, Apple,
Microsoft, … On peut raisonnablement penser qu’elles en tirent quelques
avantages. Mais, curieusement, on a du mal à mesurer des gains de productivité et
d’efficacité liés à ces investissements. Il est vrai que si ce n’était pas le
cas pour quelles raisons continueraient-elles d’investir massivement dans leurs
systèmes d’information ?
Curieusement on ignore le montant des
investissements effectués en systèmes d’information
Cependant lorsqu’on veut connaître le montant réel
des investissements en systèmes d’information on constate très vite l’absence
de statistique. Par contre on connaît assez bien les dépenses informatiques car
plusieurs organismes cherchent à les évaluer notamment l’OCDE, le Gartner, IDC,
… En France l’INSEE et l’OFCE s’efforcent de les estimer. Au niveau mondiale le
Gartner les évalue à 3.790 milliards de dollars en 2019 et les estime à 3.925
milliards de dollars en 2020.
Ces dépenses informatiques comprennent les achats
fait par les services informatiques et les utilisateurs : matériels,
logiciels système et logiciels de base, applications bureautiques et de gestion,
achats de prestations à des sociétés de service (traitements, développements
spécifiques, délégation de personnel, …) et les frais ce communication.
Il faut faire attention au fait que ce dernier chiffre
comprend aussi les dépenses faites en matière de téléphonie pour un montant de 1.500
milliards de dollars. Une partie correspond à des communications informatiques
mais une grande partie est due aux conversations téléphoniques entre personnes.
Mais les évolutions de la technologie font qu’il est quasiment impossible de
les distinguer car les données comme les bavardages passent sur les mêmes
réseaux fonctionnant sous IP. Dans ces conditions il est difficile de ce qui
fait partie du système d’information et ce qui devrait en être exclu [1].
Mais ce montant de la dépense informatique ignore les
dépenses du service informatique et en particulier les dépenses de personnel
informatique (chef de projet, analyste, programmeur, exploitants, …) mais aussi
les maintenances (matériels et logiciels) (qui ne figurent pas déjà dans les
rubriques précédentes), les locaux, l’énergie consommés par les ordinateurs, sans
oublier les consommables (papier, toner, support de stockage, …). Ce montant
est difficile à évaluer mais il doit être de l’ordre de 1.500 milliards de
dollars [2] soit ajoutés aux 3.800 milliards d’achats on arrive à un total de l’ordre de
5.300 milliards. Le PIB mondial, selon la Banque Mondiale, est égal à 85.406
milliards de dollars en 2018. Les dépenses informatiques représentent don 6,2 %
[3] du PIB.
Cependant ce montant mélange des dépenses
d’investissement informatique et des dépenses de fonctionnement informatique.
De plus il ignore les dépenses de la maîtrise d’ouvrage liées à la conception
et à la réalisation des systèmes d’information ?
Tentative d’évaluation des montants des
investissements en système d’information et donc de leur coût global
Il est d’abord assez étonnant de constater qu’il
n’existe pas d’évaluation globale des sommes investies dans les systèmes d’information.
On sait d’expérience que ces investissements comprennent deux parties :
les investissements informatiques à proprement parler et les dépenses des
maîtres d’ouvrage liées à l’investissement.
Les investissements informatiques au sens strict du
terme comprennent :
-
les achats de matériels et de logiciels de base,
-
les achats de progiciels,
-
les coûts des développements internes ou
externes
-
les coûts des tests,
-
les dépenses de mise en place des applications.
Les dépenses des maîtres d’ouvrage liées aux projets
correspondent :
-
au temps passé par les utilisateurs à spécifier
la future application,
-
suivre de la réalisation,
-
effectuer les tests de l’application,
-
former des utilisateurs,
-
l’ensemble des coûts de démarrage vu du côté des
utilisateurs.
Sur ces 5.300 milliards de dollars de dépenses
informatique on peut estimer que le pourcentage des investissements est égal à
50 % du budget informatique soit un montant des investissements informatique de
l’ordre de 2.700 milliards de dollars. Ce montant croit plus ou moins
régulièrement et dans ce montant on constate une baisse régulière du coût des
matériels ce qui fait que leur poids relatif diminue. Mais simultanément on
constate que le pourcentage du software augmente régulièrement.
A ces montants s’ajoutent les dépenses de maitrise
d’ouvrage et de gestion de projets qui est de l’ordre de 10 % du montant des
investissements informatique. Ceci fait que les investissements mondiaux dans
les systèmes d’information seraient de l’ordre de 3.000 milliards de dollars
[4].
Pour apprécier l’importance de ces montants il faut
les rapprocher du total des investissements effectués dans le monde. Ils sont
en moyenne de l’ordre de 17,5 % du PIB. Sur la base d’un PIB mondial de 85.400
milliards de dollars le total d’investissements tout confondu est de 15.000
milliards de dollars. Ceci fait que les investissements en système
d’information représentent environ 20 % des investissements des entreprises et
des administrations. Les 3.000 milliards de dollars représentent donc de
l’ordre 3,5 % du PIB. Bien entendu ce pourcentage est variable d’un pays à
l’autre et varie dans le temps. Pendant les vingt ans allant de 1980 à 2009 il
a régulièrement progressé. A la suite de la crise de 2008-2009 cette
progression s’est stabilisée mais il n’y a pas eu d’effondrement comme on
aurait pu le craindre.
Mais ce montant n’est pas le coût total des
systèmes d’information qui comprend en plus des investissements en système
d’information le montant des dépenses informatique de fonctionnement, hors
amortissements, auxquels s’ajoutent les montants correspondants aux temps des
utilisateurs à travailler sur les systèmes d’information (saisie des
informations, contrôle des bases de données, consultation et exploitation de
ces informations). Ce montant est bien entendu variable d’un métier à l’autre
et à l’intérieur d’une entreprise d’une fonction à l’autre. Il est très
variable mais il est de l’ordre de 8 à 10 fois le total de la dépense
informatique proprement dite, soit, sur la base de l’estimation précédente des
dépenses informatiques de 5.300 milliards de dollars, on arriverait à un
montant compris entre 42.400 à 53.000 milliards de dollars soit de l’ordre de
50 % du PIB et même peut être plus. Certains ont un effet direct sur la
croissance et d’autres n’ont pas d’effets, voir diminuent le PIB [5].
Ainsi la moitié de la valeur ajoutée crée dans le
monde, et donc de la richesse, serait liés au développement des systèmes
d’information. Cependant il faut relativiser ce pourcentage car il existe
encore dans le monde un grand nombre de systèmes d’information qui ne recourent
pas à l’informatique, pas seulement dans les pays en voie de développement,
mais aussi dans les économies avancées. Mais, avec le temps, leur nombre
diminue.
L’impact des investissements en système
d’information sur la croissance économique
Ils varient aussi selon la nature de
l’investissement. Ces dépenses ont un effet positif sur la croissance. Plus on
investit plus le taux de croissance est important. Cependant d’un pays à
l’autre les investissements ont plus ou moins d’impact sur la croissance. Ces
écarts sont en grande partie dus à la qualité des investissements effectués. De
plus leur rentabilité est variable dans le temps. Ainsi au 19ème
siècle les investissements ferroviaires étaient des facteurs de croissance
importants. Au début du 21ème siècle ce n’est plus le cas.
Qu’en est-il des investissements dans les systèmes
d’information ? Pour cela il faudrait disposer pas de statistique des
investissements effectués dans le domaine des systèmes d’informations par pays
sur une longue période. Malheureusement on ne dispose pas de ces données. Par
contre l’OCDE a établi des statistiques des dépenses informatiques par pays sur
longue période notamment le montant des investissements informatiques et leur
impact sur la croissance. On peut faire l’hypothèse qu’il existe une bonne corrélation
entre les dépenses d’investissement informatiques et les dépenses des
investissements en système d’information. On se rappellera que l’écart entre
ces deux montants est de l’ordre de 10 %.
Selon les statistiques de l’OCDE les investissements
en informatique représentent entre 12 % et 28 % du total des investissements réalisés
(rapporté au PIB ils varient de 2 % à 4,2 %) et leur contribution à la
croissance varie entre 0,33 % et 0,8 % de PIB. Comme on le voit plus on
investit en informatique plus ces dépenses contribuent à la croissance
économique.
Inv
ICT/FBCF
|
Contribution
|
inv.ICT/PIB
|
|
Portugal
|
12,00%
|
0,35%
|
2,10%
|
France
|
13,00%
|
0,33%
|
2,00%
|
Irlande
|
14,50%
|
0,60%
|
2,20%
|
Italie
|
15,50%
|
0,40%
|
2,30%
|
Japon
|
15,50%
|
0,50%
|
3,70%
|
Allemagne
|
16,50%
|
0,40%
|
2,40%
|
Finlande
|
17,00%
|
0,33%
|
2,50%
|
Danemark
|
19,00%
|
0,55%
|
2,60%
|
Australie
|
20,00%
|
0,62%
|
3,30%
|
Canada
|
21,00%
|
0,72%
|
3,20%
|
Pays
Bas
|
21,00%
|
0,68%
|
3,50%
|
Suède
|
22,00%
|
0,55%
|
3,20%
|
Grande
Bretagne
|
22,00%
|
0,58%
|
3,20%
|
USA
|
28,00%
|
0,80%
|
4,20%
|
Investissements informatiques par rapport au total
des investissements et au PIB et leur contribution à la croissance 2000-2009
source OCDE
Comme le montre le graphique ci-dessous il existe une
assez bonne relation entre le poids des investissements informatiques et leur
contribution à la croissance. Le coefficient de corrélation est de 0,6 :
Y
= 0,1729 X + 0,0003
où Y est la croissance du PIB et X le montant des
investissements informatiques par rapport au PIB. On note que dans cette
relation la part constante est voisine de zéro et qu’un point de PIB investit
en informatique se traduit par un taux de croissance de 0,17 % supplémentaire
.
L’importance des gains de productivité et
d’efficacité
Les investissements en systèmes d’information ont un
double impact :
-
Les gains de productivité. Les systèmes
d’information permettent de réduire le coût des opérations comme la paie, la
facturation, … Ils ont été massifs au cours de la période 1960 à 1990. Ces
gains sont, en grande partie, liés à la massification des traitements.
-
Les gains d’efficacité. Ils jouent un
rôle croissant depuis 2000 en développant le chiffre d’affaires des entreprises
et surtout leur marge nette. Ces progrès peuvent être mesurés par le ratio de la
valeur ajouté par salarié. Le succès des GAFA montre l’ampleur de ce phénomène.
Pour s’en assurer il serait souhaitable d’effectuer
des études de rentabilité de tous les grands projets et d’une sélection de
projets de taille moyenne. Or, il faut bien le constater, les évaluations de
gains sont rares. On estime que moins de 10 % des projets bénéficient d’une
étude de ROI (Return On Investment) et les évaluations de gains à postériori
sont exceptionnels. Pire, à notre connaissance, aucune entreprise ne cherche à estimer
régulièrement les gains globaux liés aux investissements effectués dans les
TIC. Ceci montre qu’il y a encore des marges de progrès importantes à réaliser en
matière de gouvernance.
Le rapport :« L’investissement des
entreprises françaises est-il efficace ? »
Face à ces faiblesses France Stratégie et la Fabrique
de l’Industrie ont cherché à comprendre ce qui se passe dans le secteur de
l’industrie et ont publié un rapport de 79 pages (pour télécharger le rapport
cliquez ici : https://www.strategie.gouv.fr/publications/linvestissement-entreprises-francaises-efficace
). Est-ce que l’industrie française investie suffisamment dans les TIC et quel
est leur impact ?
Première constatation étonnante : les
entreprises industrielles françaises investissent plus que leurs homologues des
pays voisins :
-
En France ces investissements représentent 25,7
% de la valeur ajoutée crée.
-
En Allemagne ils sont égaux à 19 % de la valeur
ajoutée.
Comment expliquer cet écart ? Est-ce que
l’Allemagne investis moins ou investis mieux ? Est-ce que l’industrie
allemande crée plus de valeur ajoutée pour un même montant d’investissement en
TIC ? Quel est l’impact de cet écart ? L’observation montre que la
productivité et la compétitivité ne reflètent pas l’importance de l’effort d’investissement
effectué par l’industrie française.
Deuxième constatation : d’une manière
générale le poids des investissements immatériels est particulièrement élevé en
France. Cependant ce montant ne comprend pas des achats de TIC, les dépenses de
R&D, les achats ou le développement de logiciels, les bases de données,
mais aussi la publicité et le marketing, le « capital
organisationnel », la formation ainsi que les œuvres récréatives,
littéraires ou artistiques originales et l’exploration minière. Curieux
méli-mélo !
Des chiffres troublants
Comme le montre le graphique ci-dessous (figure 3.2
du rapport), l’importance du poids des investissements du secteur manufacturier
en France est en grande partie due aux investissements immatériels. Ils sont supérieurs
à celui de l’Allemagne, du Royaume-Uni et même des USA. Cependant la France on
n’est pas seul dans ce cas. La Suède fait mieux. Dans le cas de la France ceci
est dû à l’importance des dépenses informatiques.
Lorsqu’on décompose le taux d’investissement (figure
3.6 du rapport) on constate que les investissements en logiciels et en bases de
données en France représentent 5,6 % de la valeur ajoutée alors que dans les
autres pays ils sont beaucoup plus faibles car ils sont compris entre 1 et 2 %.
Comment expliquer un tel écart ? On dépenserait cinq fois plus en
informatique en France qu’en Allemagne ! Cela laisse rêveur.
De même les dépenses en Recherche et Développement sont
beaucoup plus élevées en France qu’en Allemagne avec 11,3 % de la valeur
ajoutée contre 8,1 %. Etonnant ! Plus étrange la Grande Bretagne est à 5,2
% et l’Italie à 4 %. Le record européen est détenu par la Suède avec 18,3 %. On
ferait près de 5 fois plus de R&D en Suède qu’en Italie. Cela parait un peu
étrange.
L’évolution des dépenses immatériels du secteur
industriels au cours des 20 dernières années, entre 1995 à 2015 (figure 3.3 du
rapport), montre que dans la plupart des pays ces dépenses sont faibles et
progressent lentement. C’est notamment le cas de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la
Grande Bretagne, de l’Italie et de l’Espagne. Elles sont comprises entre 2 % et
10 %. Ainsi l’Allemagne est passé de 7 % à 9 % tandis que l’Espagne a doublé
son ratio de 2 à 4 % mais elle reste le pays ayant le taux d’investissement
immatériel le plus faible.
Le cas de la Suède et la France sont l’exception. Les
dépenses d’investissements immatériels sont passés en France de 11 % à 17 %
soit une progression de + 55 % mais la Suède fait mieux en passant de 12 % à 20
% soit + 67 %. Dans le cas de la France la croissance est régulière avec une
petite accélération à partir de 2006. La crise de 2008-2009 n’a pas eu d’impact
sur ce pourcentage contrairement à la Suède et l’Allemagne. Il semble que l’importance
de ces dépenses sont, en grande partie, dues aux dépenses informatiques :
logiciels et bases de données.
Si on isole les seules dépenses informatiques (figure
3.4 du rapport) on a la confirmation que la France est dans une situation
particulière comparée aux 7 autres pays pendant 20 ans. On peut distinguer à
trois situations :
-
4 pays oscillant entre 1,5 % à 2,5 % en légère
progression. C’est le cas de l’Italie, des Pays-Bas, de la Suède et de la Grande-Bretagne.
-
2 pays ayant des dépenses informatiques
particulièrement basses : l’Espagne et l’Allemagne avec des taux compris
entre 0,5 % et 1,2 %.
-
La France avec des dépenses informatiques
particulièrement élevé comprises entre 4,7% et 6,1 %. On constate une baisse de
plus de 1 % entre 2001 et 2004 puis une nette remontée à partir de 2011.
Ainsi les entreprises industrielles de la France
dépenseraient trois fois plus que la moyenne des autres pays et entre 5 et 9
fois plus que les pays les plus économes. Cela devrait se voir !
Quatre hypothèses pour expliquer la situation
exceptionnelle de la France
Il y a manifestement un cas spécifique de la France. Le
rapport L’investissement des entreprises françaises est-il efficace ? donne
quatre pistes pour expliquer cette situation :
-
Le crédit d’impôt recherche (CIR), notamment
depuis sa réforme de 2008, inciterait les entreprises à développer des
applications nouvelles. Mais ceci joue sur le poste R&D plus que celui des
logiciels et des bases de données.
-
Le recours massif à l’externalisation notamment à
la réalisation informatique. En effet les logiciels peuvent être développés en
interne ou externe mais les coûts de ces deux approches sont sensiblement voisins
et cela n’explique pas un taux trois fois supérieur.
-
Dans l’ensemble des investissements immatériels
il n’y a pas que l’informatique. Le rapport pointe en particulier le poids élevé
de la publicité, du marketing, du capital organisationnel et de la formation en
France.
-
Le développement de produits ou de services
recourant à un niveau de conception élevé se font dans le pays mais dont une
partie de la production est sous-traitée à l’étranger. La France serait un
grand bureau d’études et les fabrications se feraient en Chine. C’est le modèle
Apple. Il est possible que des cas de ce type existent en France mais ce n’est probablement
pas le cas général.
Ces explications sont intéressantes mais n’explique
pas un écart de 1 à 3, voire de 1 à 10. On ne peut pas exclure qu’il existe d’un
pays à l’autre des différences d’évaluation et d’imputation de certaines
charges.
Une autre hypothèse est envisageable
Mais à côté de ces explications il en existe une
autre, nettement plus probable, liée à la rentabilité des projets en France ou
plus généralement à leur management. Dans la masse des projets certains sont excellents
mais il y en d’autres qui posent problème. Dans ces conditions on peut
envisager trois hypothèses différentes :
-
Les investissements en systèmes d’information
ne sont jamais rentables. Il n’y a pas de gains ou ceux-ci sont dérisoires
et ne couvrent pas les dépenses qu’ils occasionnent.
-
Une partie des projets sont rentables mais de
nombreuses autres ne le sont pas. Ceci fait qu’ils pèsent sur la
rentabilité globale de ces investissements. Ceci serait dû à un manque de
rigueur lors de la sélection des projets, à un pilotage insuffisant des
opérations ou à une sous-utilisation des systèmes en place.
-
Il n’est pas possible de mesurer l’impact des
systèmes d’information. On peut aussi faire l’hypothèse qu’on ne peut pas
calculer les gains de productivité ou d’efficacité, comme il n’est pas possible
de mesurer la rentabilité d’un système d’information manuel. Est-ce qu’on a
l’idée de chercher à calculer la rentabilité des crayons billes !
La première hypothèse est absurde car si c’est ce cas
on peut se demander pour quelles raisons toutes les entreprises du monde et
toutes les administrations dépenseraient 3.000 milliards de dollars par an en
investissement dans leurs systèmes d’information sans qu’il n’y ai aucune contrepartie.
Cela représente 3,5 % du PIB. Certains pensent qu’en la supprimant on doublerait
les profits des entreprises. Mais est-ce si sûr ? Ne risquerait-on pas
plutôt un effondrement des profits des entreprises.
La troisième hypothèse est intéressante. Il existe de
nombreux investissements dont il est difficile de calculer la rentabilité. C’est
par exemple le cas lorsqu’où on replace un équipement par un autre. Un camion
ayant fait 400.000 kilomètres est usé et il faut le remplaçant par un nouveau
camion. Comment peut-on dans ces conditions calculer la rentabilité de ce type investissement ?
C’est très difficile voire impossible. Pour pallier à cette difficulté les entreprises
calculent des amortissements qui sont ensuite incorporés dans les coûts de
revient. Il en est de même du remplacement d’un ordinateur et on devrait en
faire de même pour les logiciels. Mais ceci est actuellement rarement fait.
Certains cas sont délicats. Par exemple, comment peut-on
calculer la rentabilité d’un plan de formation ? Ce n’est pas évident. Par
contre on sait d’expérience que si on ne le fait pas on peut craindre que dans
quelques années l’entreprise sera en dans une situation délicate.
Mais heureusement la plupart des investissements faits
en système d’information sont rentables voir très rentables. Si ce n’était pas
le cas comment pourrait-on les « vendre » aux décideurs et aux
actionnaires ?
Pour cette raison je penche pour la deuxième hypothèse.
Le fait est qu’il existe à côté d’applications à fort ROI (avec des retours de
l’ordre d’un an) de nombreux projets qui n’ont jamais été rentables et ne le
seront jamais comme les ERP, le traitement de texte, … Mais si on réinstalle dans
les entreprises des machines électro-comptables et des machines à écrire je ne pense
pas que cela déchainera l’enthousiasme des foules.
Il est vrai qu’un certain nombre de projets sont mal
pilotés et dérapent. Les délais s’allongent et les coûts suivent. On estime que
c’est le cas d’environ un tiers des projets et la dérive des coûts est du même
ordre de grandeur. On dit souvent, avec humour, que la dérive est le facteur , c’est-à-dire que le
budget d’origine est multiplié par 3,14. Mais, en réalité, ces cas sont exceptionnels.
En moyenne la dérive est dix fois moindre à environ 30 %. Il est certain dans
ces conditions que la rentabilité de ces projets devient incertaine.
Rapport du CNP sur le « Productivité et
compétitivité où est la France ? »
Mais le vrai problème est celui de la productivité.
Il existe aux USA un débat sur son évolution mené par Robert Gordon dans un
article paru en 2012 : « Is US economic growth over? Faltering innovation confronts the six headwinds » puis dans un livre devenu célèbre en 2016 « The Rise and Fall of American Growth »
[6]. Il affirme que la
forte croissance économique du 19ème et du 20ème jusqu’en
1970 a été une situation exceptionnelle due à de nombreuses innovations mais
depuis cette date il y a moins d’innovations. Il pointe en particulier les
nouvelles technologies qui n’ont pas eu d’impact significatif et cela s’est traduit
par une baisse significative du taux de croissance de la productivité. En
particulier, l’informatique n’aurait pas eu l’impact espéré.
En Europe on constate aussi une baisse de la
croissance de la productivité. Pour mieux comprendre ce qui se passe la
Communauté Européenne [7] a incité les Etats à étudier de près ce phénomène. En France on a créé pour suivre
l’évolution de la productivité : le Conseil national de productivité. Le
premier rapport du CNP est paru en avril 2019 (Pour télécharger le rapport cliquez ici : https://www.strategie.gouv.fr/publications/productivite-competitivite-france-zone-euro).
Il constate que la productivité a été élevée entre
1945 et la fin des années 80. Cela a correspondu à la période de la reconstruction
de l’après-guerre et du rattrapage de l’économie française par rapport à
l’économie américaine. Mais depuis le début des années 90 on constate une
baisse significative de rythme de croissance de la productivité. On est passé
de 1,2 % (1985-2000) à – 0,4 % (2007-2011). Depuis la fin de la crise on note une
lente remontée avec + 0,4 % (2012-2016) [8].
On constate le même phénomène dans tous autres les pays développés.
Cinq facteurs explicatifs
Le rapport du Conseil National de Productivité identifie
cinq facteurs expliquant cette baisse :
-
Poids des secteurs à faible productivité.
Le renforcement du poids dans l’ensemble de l’économie des secteurs connaissant
de faibles gains de productivité comme les services, le commerce, la banque et
l’assurance, … Par contre le poids de secteurs bénéficiant de forts gains de
productivité comme l’industrie diminue régulièrement. « La part de
l’industrie est passée de 30 % en 1980 à environ 15 % de l’emploi du secteur
marchand ». De plus certaines politiques ont eu des effets paradoxaux :
« La politique de réduction des cotisations sociales employeurs sur les
bas salaires en France, qui a contribué à l’intensification de la croissance en
emploi, a pu mécaniquement freiner les gains de productivité du travail ».
-
La baisse de la contribution des TIC à la
croissance. C’est « entre 1995 et 2004 que la contribution des TIC à
la croissance de la productivité horaire du travail a été la plus importante.
Sur la décennie suivante, cette contribution chute de 0,5 point en moyenne
annuelle aux États-Unis où elle était la plus forte à 0,15 entre 2004 et 2015.
En zone euro, où l’effet des TIC a été moins puissant, la contribution annuelle
moyenne chute entre les deux périodes de l’ordre de 0,15 point ». Elle
serait passé en quelques années, pour l’ensemble de la zone euro, de 0,25 % à
0,11 % du taux de croissance du PIB.
-
La baisse des taux d’intérêt. Elle s’est
traduite par la fourniture d’importantes facilités financières accordées aux
entreprises et notamment à celles qui sont peu rentables ou même en pertes.
Cela s’est traduit par une réduction du nombre d’entreprises éliminées à cause
de leur rentabilité insuffisante.
-
Un ralentissement de la réallocation des
facteurs de production. Les entreprises décroissantes ne transfèrent pas leur
capital excédentaire vers celles qui sont en forte croissance. Ceci est dû au
fait que les politiques de la concurrence, commerciale et industrielle mise en
œuvre par les entreprises les incite à limiter le processus de réallocation des
facteurs de production ce qui a eu tendance à freiner la croissance de la productivité
globale de l’économie.
-
Une divergence croissante des gains de
productivité des entreprises. Dans un même secteur l’écart entre les
entreprises qui se trouvent à la frontière technologique (c’est-à-dire les plus
productives) et celles qui sont à la traîne. Ceci serait dû à un ralentissement
du processus de diffusion des technologies.
Comme on le voit, selon le Conseil National de
Productivité, plusieurs facteurs expliquent le ralentissement du rythme de
croissance des gains de productivité. Les TIC ne sont qu’un des facteurs du
ralentissement et c’est peut-être le moins conséquent. Il est probable que le
développement des activités tertiaires à faible valeur ajoutée comme les hôtels,
la restauration, le gardiennage, la sécurité, le nettoyage, … a un effet
beaucoup plus conséquent sur l’évolution de la productivité que les TIC.
L’approche de l’INSEE
Dans le rapport annuel des Comptes de la nation portant
sur l’année 2018 l’INSEE a publié une étude très intéressante sur l’évolution
de la productivité entre 2005 et 2015 [9].
Constatant la baisse du taux de croissance de la productivité [10] l’INSEE dégage 4 facteurs expliquant cette situation :
-
Inefficacité de l’allocation des facteurs de
production entre les entreprises. Certaines entreprises ne croissent plus
ou même connaissent une baisse de leur chiffre d’affaires. Dans ces conditions
elles disposent alors d’un excédent de capital. Pendant ce temps il existe de
nombreuses entreprises en forte croissance manquant de capital. Ceci se traduit
par une moindre productivité du total du capital national investi.
-
Diminution du rattrapage de productivité des
entreprises les moins productives. La crise de 2008-2011 n’a pas permis à
ces entreprises d’amélioration de leur situation car elles voyaient leur chiffre
d’affaires stabilisé voir en baisse. De plus la politique de réduction des taux
d’intérêt voulue par la BCE s’est traduite par des crédits abondants et bons
marchés. Les entreprises fragiles en bénéficient comme les autres et cela leur
permet de survivre malgré leur faible productivité.
-
Regain du dynamisme de la frontière
technologique. Face à la crise les grandes entreprises et les groupes, qui
étaient déjà proches de cette frontière, ont massivement investi dans les
technologies. Elles ont ainsi significativement amélioré leur productivité et elles
ont ainsi élevé le niveau de leur productivité qui était déjà excellent. Ce
n’est pas le cas des autres entreprises et notamment des PME. La distance entre
ces deux groupes d’entreprises c’est donc accrue.
-
Augmentation de la dispersion des
productivités. Ceci explique la croissance de l’écart entre la productivité
des entreprises les plus productives et celle qui le sont moins. On va pour
cela calculer un indicateur de productivité en rapportant le montant de la
valeur ajoutée au nombre de salariés de l’entreprise. Ensuite on calcul un
indice mesurant l’écart entre les entreprises se situant à la frontière ou
proche de celle-ci et les 10 % d’entreprises les moins productives. En 2000 les
entreprises à la frontière étaient 4,4 fois plus productives que les moins
productives. En 2015 le rapport est passé à de 4,7. Comme on le voit entre 2000
et 2015 la dispersion a augmenté.
Les analyses du Conseil National de Productivité et
l’INSEE sont assez convergentes. Cependant la baisse du taux de croissance
n’est pas inéluctable. Depuis deux ans on constate l’inversion du phénomène. Entre
2014 et 2016 on assistait à un net ralentissement de la progression de la
croissance de la productivité passant de 1 % en 2014 à 0,3 % en 2016. En 2017 on
a observé à un net phénomène de rattrapage avec un bond de 2,4 % puis en 2018
une croissance plus faible de 1,4 %. Ce chiffre est très voisin de celui constaté
au cours de la période faste allant de 1994 à 2002. Est-ce un phénomène
transitoire ou une nette reprise de la croissance de la productivité ? Les
prochaines années apporteront une réponse.
Nécessité de développer la gouvernance des
Systèmes d’Information
Dans ces conditions il est important d’arriver la
croissance annuelle de la productivité autour de 1,5 %. Il est certain que la
technologie joue un rôle important dans ce processus et notamment les systèmes
d’informations. Dans ces conditions il nécessaire de renforcer et de
généraliser l’usage des bonnes pratiques en matière d’informatique et de système
d’information. Il faut notamment :
-
Être très sélectif sur les projets. Un
trop grand nombre d’applications ne sont pas rentables et quoi qu’on fasse
elles ne le seront jamais. Trop de projets aurait dû être évité. Pour éviter
ces investissements à perte une évaluation il est indispensable d’effectuer préalablement
à leur réalisation mesurent leur impact de façon à s’assurer de sa valeur pour
l’entreprise.
-
Renforcer la gestion de projet. Une des
causes fréquente de dérive des projets tient à la faiblesse du management des
opérations. Pour éviter ces errements il est important de renforcer les études
amonts et de contrôler a posteriori l’impact des applications opérationnelles
par rapport à ce qui était prévu à l’origine.
-
Revoir périodiquement le portefeuille des
applications existantes. Trop d’applications opérationnelles sont peu
efficaces et pèsent sur les coûts globaux de l’informatique. Elles nécessitent d’avoir
de fortes maintenances et leur exploitation est souvent délicate. Pour éviter
cette situation il est nécessaire de les revoir et d’éliminer ou de remplacer ces
« usines à gaz ».
-
Intégrer la démarche informatique dans une
approche de type système d’information. L’informatique est la base
permettant de faire fonctionner les systèmes d’information. La transformation numérique
repose en grande partie sur une profonde évolution des technologies
informatiques : Internet, le Web, les bases de données réparties, … Leur
généralisation se traduit par une évolution considérable des systèmes
d’information.
-
Renforcer le rôle croissant du management et
des décideurs. Il est important qu’ils prennent la responsabilité des
systèmes d’information. Mais ce n’est pas facile. Ils ont du mal à les
maîtriser à cause de l’inculture informatique d’un grand nombre de décideurs.
Pendant trop longtemps ils ont pris l’habitude de sur-délégué les choix aux
directeurs informatiques qu’on appelle souvent les directeurs des systèmes
d’information comme s’ils avaient un quelconque pouvoir sur les systèmes
d’information de l’entreprise.
-
…..
Ces différentes bonnes
pratiques reposent sur quelques grands principes de la gouvernance des systèmes
des systèmes d’information. Ces règles sont connues de tous mais, hélas, elles
sont trop souvent négligées.
Les principes
de gouvernance des systèmes d’information
Le Club de la
gouvernance des systèmes d’information a recensé les bonnes pratiques liées à
la gouvernance des systèmes d’information [11].
On a recensé une centaine parmi les quelles dix sont particulièrement importante
:
1.
Avoir des orientations claires. Les systèmes
d’information doivent reposer sur des orientations basées sur la stratégie de
l’entreprise. Un nouveau système d’information doit aller dans le même sens que la
stratégie de l’entreprise. S’il va dans un sens différent d’elle ou bien, ce
qui est pire, s’il est en opposition avec cette dernière il risque de
fonctionner de manière défectueuse où être rejeté.
2.
Énoncer une vision stratégique. Pour avoir des systèmes
d’information efficaces il est nécessaire que l’entreprise ait une stratégie
permettant de fixer des objectifs applicables. Elle se traduit par une vision
du marché, des clients, des produits, des services, …
3.
Créer de la valeur pour l’entreprise. Il est
indispensable de s’assurer qu’un nouveau système d’information permet
d’augmenter de manière significative la capacité de l’entreprise à créer de la
richesse. Un système d’information qui n’apporte rien ou, pire, qui a un effet
négatif sur ses résultats sera très vite abandonnée ou contournée.
4.
Evaluer systématiquement la création de
valeur (rentabilité de l’investissement). Pour éviter d’avoir des systèmes
d’information ne contribuant pas à la rentabilité de l’entreprise il est
nécessaire de s’assurer, dès leur conception, qu’ils vont contribuer à la
création de valeur. Si elle est faible ou incertaine c’est, pour tout décideur
un indicateur d’alerte qui doit l’amener à chercher une solution plus efficace.
5.
Définir ce qui doit être transformé. Une
partie importante des gains liés nouveaux système d’information tient à la
refonte de l’organisation en place. Il doit être possible de simplifier les
tâches et linéariser les processus. Pour éviter des ruptures trop brutales il
est recommandé de faire des changements incrémentaux car des bouleversements
trop importants risquent de perturber le fonctionnement de l’entreprise.
6.
Adapter les organisations en place. L’efficacité du
système d’information dépend pour une grande partie de la qualité de
l’organisation mise en place. Elle comprend différents types de travaux :
-
l’identification
des tâches, leur regroupement, leur suppression, leur fusion,…
-
la répartition
des tâches entre les différents intervenants,
-
l’efficacité
des contrôles mis en place,
-
le
développement des compétences du personnel,
-
la formation des intervenants,
-
…
La qualité de la conception de l’organisation est un facteur clé
de l’efficacité des systèmes d’information.
7.
Désigner des responsables des systèmes
d’information. Il est nécessaire qu’une personne soit responsable de la
conception du système d’information et ensuite de son fonctionnement régulier.
Ce peut être la même personne mais souvent ce sont deux personnes différentes.
Souvent on nomme un responsable hiérarchique mais on peut aussi confier cette
charge à un responsable fonctionnel. Pour être efficace il est nécessaire qu’il
ait la responsabilité de l’ensemble du système d’information et pas seulement
d’une partie.
8.
Renforcer le rôle des dirigeants. Les orientations
concernent le futur système d’information doivent être discutées et approuvées
par le management et les décideurs de l'entreprise. C’est le rôle des comités
de pilotage et des comités de direction. Ils ont comme rôle de déterminer les
grandes orientations, valider les principaux choix, fixer les priorités, arrêter
les budgets, … L’absence d’engagement du management est une cause fréquente de
dérive des opérations.
9.
Faire évoluer la culture de l’entreprise.
Toute organisation à une culture spécifique qui permet de définir le rôle
de chacun, les règles à appliquer, les comportements souhaitables, … Or, lorsqu’on
fait évoluer les systèmes d’information, l’organisation et les méthodes il est
nécessaire de faire simultanément évoluer la culture de l’entreprise.
10.
Repenser le rôle du DSI et des
informaticiens. Dans ces conditions il est en particulier nécessaire de
faire évoluer les rôles des informaticiens. Dans le passé ils étaient
responsables de tout : la conception, la réalisation, l’exploitation et la
maintenance des applications. Aujourd’hui les utilisateurs prennent des
initiatives et il est donc nécessaire de faire évoluer les rôles de chacun.
[1]
- Peut être que les conversations professionnelles comme les « conf
calls » font partis des systèmes d’information ?
[2]
- Dans un service informatique le personnel et les dépenses annexes représente
un pourcentage de l’ordre du tiers du budget informatique
[3]
- L’économie mondiale 2020, CEPII, La Découverte, page 120.
[4]
- Ces évaluations sont faits à la « louche ». Mais grosso modo
l’ordre de grandeur est vraisemblable.
[5]
- C’est le cas des investissements faits sur subvention et qui échouent.
[6] - “The Rise and Fall of American
Growth : The U.S. Standard of Living since the Civil War”, 2016 Princeton University Press, (ISBN 9780691175805)
voir aussi “Is US economic
growth over? Faltering innovation confronts the six headwinds ” NBER 2012. Pour télécharger l'article cliquez ici : https://www.nber.org/papers/w18315.pdf
[7]
- Une recommandation du Conseil européen de septembre 2016 a demandé à tous les
États membres de l’Union européenne qui partagent l’euro de mettre en place un
conseil national de productivité.
[8]
- Comme cet indicateur varie de manière importante d’une année sur l’autre,
selon le découpage choisi, on peut lui faire dire une chose ou son contraire.
Si on considère la période allant de 2001 à 2018 selon les chiffres de l’OCDE
on constate une croissance moyenne de 1 % par an malgré la baisse effective de
la productivité constatée au cours de la crise entre 2007 et 2009.
[9]
- L’économie Française, Comptes et Dossier, Edition 2019, La productivité en
France de 2000 à 2015 : poursuite du ralentissement et hausse modérée de la
dispersion des entreprises
[10]
- Contrairement à ce qui est souvent répété il n’y a pas de baisse de la productivité
mais une baisse du taux de croissance de la productivité. Elle est faible mais
elle reste positive.