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mercredi 8 décembre 2010

Il est important de commencer à réfléchir sérieusement à la gouvernance des systèmes d'information

Le développement de l'économie numérique amène à s'interroger sur la gouvernance des systèmes d'information. Les enjeux sont considérables. Il est dans ces conditions nécessaire de mettre sous contrôle ce domaine de façon à améliorer son efficacité.

Les systèmes d'informations sont des applications informatiques couvrant les principales fonctions et les processus des entreprises et des administrations. Ils concernent la gestion comptable et financière, la gestion des ressources humaines, les relations avec les clients (le CRM), la gestion des achats (la Supply chain),...

La gouvernance des systèmes d'information consiste à maîtriser efficacement ces applications. Cela veut dire qu'il faut les concevoir de manière performante puis de mesurer leur impact et apprécier l'efficacité.

4 commentaires:

Unknown a dit…

Merci aux gentils et téméraires organisateurs pour cette confrontation amicale autour du thème très controversé de la gouvernance SI. Je suis donc partant pour un second round …

J'attends avec impatience le CR de la séance avant de pouvoir réagir.
Pierre Calvanèse

Jacques BOIVIN a dit…

Je pense utile de vous indiquer quelques notions situées à l'arrière-plan de mon intervention que je rappelle d'abord brièvement.

A) L'exposé introductif est typiquement celui d'un gestionnaire qui cherche à s'améliorer en recourant aux best pratices et aux garde-fou prévenant le retour d'incidents connus( loi Sarbanes Oxley… ) et se rend compte que cela ne suffit pas ; mais ne voit guère comment progresser.

B) Je propose de croiser cette approche en partant des missions et en essayant de prévoir les conditions nécessaires pour que ces missions soient accomplies dans de bonnes conditions.

1° Mon propos était une réaction ordonnée au texte de la Revue des Ingénieurs, précédée d'une relecture à d'autres fins du texte ci-après.
La volonté de définir une ambition et d'atteindre l'objectif lointain est déterminante, plus importante que l'habileté à gérer les moyens.
Le gestionnaire part des moyens qu'il possède pour inférer le résultat qu'il peut en attendre, le stratège part de l'ambition qu'il poursuit pour utiliser les moyens qu'il possède à cette fin.
Cela se traduit par un renversement de perspective tout à fait déterminant et il ne faut pas croire que les moyens étant ce qu'ils sont (les mêmes dans les deux cas) la réalisation de la stratégie sera identique.
Dans le premier cas le gestionnaire fondera sa démarche sur l'expérience acquise, il sera tourné vers le passé et évitera soigneusement de prendre des risques.
Dans le second cas, le stratège, aiguillonné par sa volonté, aura tendance à s'ingénier à trouver une solution pour obtenir le résultat recherché. Il essaiera d'être créatif et acceptera de prendre des risques. (Général Gil Fiévet in À L'ÉCOUTE DE CLAUSEWITZ Penser l'action en stratège)
2° Je suis depuis longtemps convaincu de ce que l'approche tâches convient bien en environnement statique mais qu'elle est inopérante en environnement dynamique où il convient de passer à  une approche buts ou missions. C'est d'ailleurs parce que j'ai constaté, il y a quelque trente ans, que je n'arrivais pas à raisonner en milieu mouvant et incertain que je me suis tourné vers la Stratégie.
3° Un participant a relevé, plus semble-t-il pour s'en étonner que pour s'en offusquer, l'emploi par mes soins du mot contraintes. Ce terme a été choisi sans grande réflexion préalable, mais pas par hasard.
Ma définition de ma Gouvernance est, et je m'en suis ouvert à la sortie avec lui, sensiblement plus large que celle de Philippe Tassinqu'elle englobe. C'est tout ce qu'on fait pour réaliser sa vocation en travaillant proprement, ce qui englobe la conformité aux directives de la Direction Générale. Ceci comprend la réalisation des objectifs, avec une appréciation selon des critères établis à l'avance, dans le respect d'un certain nombre d'impératifs. Parmi ceux-ci certains, le respect des lois et règlements, la conformité à ce que j'appelle l'éthique de l'action collective (respect des personnes, travail en confiance…) sont quasi systématiques, donc des contraintes habituelles.
Mais il y a plus. Les militaires nous apprennent que pour permettre aux subordonnés de mettre en œuvre toutes leurs capacités d'initiative en matière de déclinaison des objectifs et d'emploi des moyens, il convient de préciser dans les ordres, outre l'objectif, l'effet à produire, … ce qu'il convient de ne pas faire. Tout ce qui n'est pas interdit est permis. 
4° Pour moi, système informatique, système d'information, système humain de l'entreprise doivent être en harmonie, le premier au service du deuxième et celui-ci au service du troisième. J'ai développé, dans un texte avalisé par notre ami Alain, ma conception de la construction de ces deux derniers système à partir de la vocation de l'entreprise. Je le tiens à la disposition de tous les intéressés.

Jacques BOIVIN a dit…

Suite
5° Une petite Association de malades, et surtout de proches de malades, l'Association française contre la myopathie, s'est piquée de stimuler le progrès de la médecine … et y a réussi !
Le document http://www.ecole.org/seminaires/FS3/SEM167/VC181104.pdf/view relate cette extraordinaire performance et témoigne de l'exceptionnelle Gouvernance de cette Association. À noter cependant que le succès aidant cette Gouvernance a pu être, non seulement jalousée par d'autres Associations moins rigoureuses, mais encore critiquée pour des raisons éthiques. 

Unknown a dit…

La séance fut riche et les échanges nombreux. Co-organisateur de la soirée, je suis heureux que le panel ait pu permettre l'expression de positions diversifiées et complémentaires - il nous reste à travailler tous ensemble pour faire émerger quelques thèmes et produire du concret. Parmi ces thèmes, j'ai retenu
- le besoin de définir le concept et les notions associées au système d'information
- la gouvernance du système d'information est-elle dissociable ou indissociable de la gouvernance de l'informatique selon le principe que l'organe est souvent indissociable de la fonction qu'il exerce
- dans le prolongement de l'exposé de Christophe, d'enrichir une approche d'évaluatuion de la gouvernance du SI avec des indicateurs objectifs
- dans le prolongement des travaux de Gilbert, de développer des études de cas
- la gouvernance du système d'information induit sans doute comme le suggère Jacques Boivin, de développer une approche à caractère stratégique qui soit ouverte, reliante et systémique - donc une approche inspirée par la pensée complexe

Voici quelques idées de thèmes, il y en a sans doute d'autres ... en tout état de cause, il y a plein de choses passionnantes à faire dans le prolongement de cette réunion de décembre.