Stratégie,
Gouvernance, Financement et Nouveaux Business Modèles de la start-up, à la PME, à la multinationale…
Compte-rendu de la réunion du Club Français de la Gouvernance des Systèmes d'Information le 28 novembre 2012 à l'école de Management Léonard de Vinci à la Défense
Le développement rapide de l’économie numérique est une opportunité exceptionnelle pour les entreprises. C’est un moyen de développer leur activité économique et d’accroître leur rentabilité. Certaines sont capables de saisir rapidement ces opportunités et de gagner en compétitivité, pendant ce temps, d’autres ont plus de mal à le faire.
Le développement rapide de l’économie numérique est une opportunité exceptionnelle pour les entreprises. C’est un moyen de développer leur activité économique et d’accroître leur rentabilité. Certaines sont capables de saisir rapidement ces opportunités et de gagner en compétitivité, pendant ce temps, d’autres ont plus de mal à le faire.
De nouveaux « business model » porteurs de forte
valeur ajoutée émergent. L’analyse montre que les entreprises ayant revu leur
fonctionnement et leurs processus en intégrant la dimension système
d’information sont deux à trois plus performantes que les autres.
§
Quelles sont ces nouvelles opportunités et ces nouveaux business
modèles ?
§
Comment la sphère publique peut et doit être repensée avec les
nouveaux territoires et living labs ?
§
Quels sont les nouveaux leviers de performance et
d’innovation ?
§
Comment inciter les entreprises traditionnelles à saisir
rapidement ces opportunités ?
§
Quels sont les nouveaux modes d’organisation et de
gouvernance des organisations ?
§
Comment financer ces nouvelles entreprises et projets ?
§
Quels sont les freins que rencontrent les entrepreneurs ?
Interventions
Débat animé par Claude Salzman, président du Club Européen de la Gouvernance des Systèmes d'information
Dante Planterose, associé de Kawet
Kawet
est née de la constatation de la difficulté rencontrée par les entreprises pour
développer des applications fonctionnant sur les smartphones pour permettre au
personnel de l’entreprise de saisir des données sur le terrain. Ce peuvent être
des commerciaux, des techniciens de maintenance, des releveurs,… Avec l’outil
conçu par Kawet il est possible de définir les écrans sans peine. Les données saisies
sont validées sur le smartphone ou sur un serveur fonctionnant en mode Saas
sont ensuite stockées et rendues disponibles pour tout traitement. A l’origine ce
système fonctionnait sous iPhone mais aujourd’hui il est opérationnel sur tous
les smartphones notamment ceux fonctionnant sous Androïd.
Le
premier client de Kawet a été Procter & Gamble puis la SNCF et peut être
demain la Poste. L’entreprise commence aujourd’hui son internationalisation. Il
y a deux ans ils étaient 2 et sont aujourd’hui 12.
Fabien Thierry directeur de
l’incubateur PEEGO, professeur associé à l’Ecole de Management Léonard de Vinci
Dans
le cadre du Master 2 de création d’entreprise les étudiants créent leur
entreprise et ils sont aidées par l’incubateur de l’Université qui s’appelle
Peego. Ainsi il s’est créé cette année 6 entreprises dont 3 dans le secteur de
l’habillement et 3 dans celui du service.
Une
des entreprises plus intéressantes s’appelle « Monsieur Moustache ». C’est
du commerce de chaussure pour homme crée par trois étudiants : Guillaume
Alcan, Antoine Vigneron et Thibault Repelin. L’un a fait des études
financières, un autre vient du marketing et le 3ème est ingénieur de
production.
L’entreprise
a été créée en avril 2012. Au bout de six mois c’est un succès. Une partie de
cette réussite est due à la boite en bois qui contient la paire de chaussures
achetée. L’entreprise vend sur son site propre de commerce électronique mais
aussi dans des sites de ventes privées. De plus elle recours à un petit réseau
de 17 boutiques et 10 nouvelles boutiques vont arriver ce mois-ci. Elle vend
entre 50 et 100 paires par jour.
Le
financement a été assuré par les trois entrepreneurs et leurs copains. Ils
jouent de plus le rôle d’ambassadeur de la marque auprès de leurs amis et leurs
relations. Dans ce dispositif le « love money » joue un rôle
important.
L’incubateur
Peego a pour rôle d’accompagner les étudiants et pour leur faciliter certaines
démarches qu’ils ignorent
David Fayon, responsable de la
Prospective et de la Veille à la Direction du Système d’Information de la Poste
Courrier
L’idée
maîtresse est que le courrier traditionnel est en déclin et qu’il a besoin de
se réinventer avec de nouveaux usages liés au numérique. C’est une question de
survie pour La Poste qui doit par ailleurs concilier rentabilité économique et
missions de service public. Pour cela la DSI du Courrier innove avec un
écosystème d’acteurs (autres entreprises, écoles, universités, start-up) et en
décloisonnant les directions. Par ailleurs, nous avons lancé le campus
numérique dont l’idée est d’avoir sur un même plateau projet des
concepteurs/développeurs mais aussi des marketeurs (par rapport au business
plan des nouveaux produits/services) et des designers notamment. Cette
innovation est vitale pour disposer de nouveaux relais de croissance. Des
projets comme Factéo vont permettre d’équiper tous les facteurs courrier de
smartphone avec des usages mixtes (professionnel/privée) d’ici 2015. D’autant
plus que La Poste a deux valeurs, la confiance (avec le facteur qui est un agent
assermenté proche des citoyens) et la proximité (maîtrise du dernier kilomètre,
réseau des bureaux de poste). On pourra imaginer des services autour liés à la
géolocalisation, l’horodatage comme les services à la personne. D’autres
projets comme la boîte aux lettres connectée avec une intelligence embarquée
sont dans les cartons sans compter le coffre-fort numérique (Digiposte), le
courrier dit hybride (La Lettre en Ligne, MaCartaMoi). Nous assistons à
l’apparition d’une kyrielle de nouveaux services, certains générant peu de
chiffre d’affaires mais répondant à des marchés de niche. Et la longue traîne
va se vérifier dans le cas des services de La Poste. De plus en plus en mode
projet, on travaille aussi sur un réseau social interne de partage avec
community management associé et le développement de bêta-testeurs et de
contributeurs externes pour tirer profit de l’intelligence de la multitude qui
se situe aussi et surtout en dehors de l’entreprise, on procède par ailleurs à
des réponses à appels d’offre conjointement avec d’autres sociétés ce qui
relève d’un changement structurel notable. Voir les sites www.laposte.fr et
www.davidfayon.fr
Bernard
Quino, enseignant chercheur
en Système d’information, Vice président de l’Université de Nanterre chargé de
la formation continue & de l’insertion professionnelle.
Dans le cadre d’un projet de recherche sur
l’utilisation de monnaies virtuelles dans les réseaux sociaux, nous avons
étudié les nouveaux business modèles mis en œuvre sur le Web. Un entrepreneur
sait intuitivement ce qu’est un business modèle mais on peine à définir
globalement comment cela doit être agencé et mis en œuvre.
Les différentes recherches sur ce concept ont
permis d’identifier 3 grandes parties d’un business model : 1) quelle
valeur créer et pour qui ? 2) Comment fabriquer cette valeur ? 3)
Comment capturer la valeur crée soit comment générer du revenu ?
Il ne s’agit pas d’un processus mais bien des
3 composants d’un BM.
Quels bouleversements ont été apportés par
les nouvelles technologies du Web ? Tout d’abord les clients potentiels
sont multiples, il faut réfléchir par groupe d’acteurs qui interagissent
et non plus par cible client isolée. Deuxièmement, il semble très difficile de
créer de la valeur seul, il faut nouer des alliances avec des partenaires
externes et créer pour aux aussi de la valeur. De ce fait la fabrication de la
valeur impose de réfléchir à la « gouvernance » de ce réseau de
partenaires et de groupes d’acteurs clients. Enfin les modes de revenus sont
très variés et doivent être adaptés et évolutifs dans le temps. Plusieurs
exemples, tirés du projet de recherche, permettront d’illustrer ces propos.
Christophe Legrenzi, PDG d’Acadys et
Responsable du Club Français de la Gouvernance Informatique
Les nouveaux
modèles d’organisation
1. Les enjeux de l’organisation du travail
L’organisation du travail conditionne
inéluctablement la façon de travailler des collaborateurs et de nos
entreprises. Elle influence à la fois la productivité et l’innovation. C’est
donc une composante essentielle de la compétitivité. Pourtant, peu d’entreprises
remettent en question leur fonctionnement et leur modèle d’organisation.
Celui-ci trouve son origine il y a déjà bien longtemps dans un contexte bien
particulier qui ne correspond peut être plus aux enjeux actuels de notre
société.
2. Contexte et caractéristiques du modèle actuel
hiérarchique dit « taylorien »
Les organisations d’aujourd’hui
reposent sur un concept simple mais puissant qui a été conceptualisé par Adam
Smith, père de l’économie classique, dans la « Richesse des
Nations » : la spécialisation. En prenant le fameux exemple de la
fabrication des épingles, il démontrera que l’on produira bien plus d’unités si
chacune des opérations est confiée à une personne bien précise plutôt que
chaque ouvrier réalise toutes les tâches. Dans
ce cas, une hyper structure est nécessaire pour coordonner le fonctionnement
général et assurer la fluidité des différentes étapes de production. Cette
hyper structure est représentée par l’organigramme. La spécialisation a
tellement bien marché que les entreprises l’ayant choisi ont prospéré et sont
passées de quelques employés à plusieurs centaines voire millions de
collaborateurs… C’est le modèle de fonctionnement central du monde industriel.
Il a été popularisé par l’organisation scientifique du travail (cf. OST) dont
le chantre était Frederick Winslow Taylor et par des entreprises telles que
Ford.
3. Le modèle précédent de l’ère primaire
Il est à noter qu’avant l’ère
industrielle, à l’ère primaire (cf. agriculture et extraction minière) chaque
individu réalisait toutes les tâches. Ainsi, l’on peut dire que l’on a toujours
travaillé en processus. Simplement, tous les ouvriers réalisaient toutes les
tâches. Le monde industriel a donc « cassé » cette logique en amenant
un modèle qui a permis des accroissements importants de productivité.
4. Remise en cause du modèle hiérarchique
Aujourd’hui, les conditions ont changé.
Les enjeux ne sont plus les mêmes. Le monde industriel était très structuré,
les productions relativement simples, les salariés peu formés. L’organisation hiérarchique ayant
tellement bien réussi qu’elle a généré des mastodontes peu flexibles, peu
réactifs et démotivants. D’autant plus que les collaborateurs sont de mieux en
mieux formés, que les outils informatiques et les moyens de communication ont
changé la façon de travailler et les relations entre les acteurs.
Ainsi, nous pouvons nous poser des
questions légitimes quant à l’adéquation du modèle d’organisation hiérarchique
à la société et aux outils d’aujourd’hui.
5. De la généralisation à la spécialisation
des tâches informationnelles
Etrangement, l’ordinateur a eu tendance
à reconcentrer toutes les tâches de natures bureautiques, administratives sur
le collaborateur. La conséquence est qu’une partie importante du temps de
travail des collaborateurs à forte valeur ajoutée (cf. étude de Lefebvre et
Lefebvre au Canada) est passé à des tâches à faible valeur ajoutée. Ceci a eu
pour conséquence la disparition des secrétaires, aides administratifs,
assistants. Rappelons que dans le monde industriel, on donnait systématiquement
à un manager ou une personne d’expérience un assistant ou une secrétaire afin
qu’il puisse mieux se concentrer sur les tâches à forte valeur ajoutée. On
estimait qu’il passait ainsi près de 70% sur ce type de tâches alors
qu’aujourd’hui c’est l’inverse. Nous sommes donc face à une ineptie économique.
A l’instar du monde industriel, on doit
repenser les tâches des travailleurs de l’information. Pourquoi ne pas penser
spécialisation au travers de « Centres de services spécialisés » où des secrétaires hyper formées
seraient sollicitées.
6. La disparition du modèle hiérarchique
Compte tenu du niveau moyen des
collaborateurs et des outils disponibles, il semble bien que l’organigramme
traditionnel aux multiples couches aussi déresponsabilisantes et démotivantes
qu’inefficaces ne soit plus adapté. Le cas de l’entreprise Morning Star est
emblématique. Il a été décrit récemment par un grand spécialiste : Gary
Hamel dans un article devenu célèbre paru récemment dans la Harvard Business
Review. L’article est intitulé « Et si on supprimait tous les
managers ». Grâce aux nouveaux moyens informatiques et à la
responsabilisation des collaborateurs, il n’y
a plus aucun responsable. Tout se passe par contrat fixé entre
personnes.
Parallèlement à cette nouvelle
responsabilisation des collaborateurs, des nouveaux modèles émergent comme
‘l’open book management’.
Il s’agit donc de repenser le modèle
général de gouvernance de nos entreprises en intégrant la dimension systèmes
d’information, où les personnes peuvent communiquer selon différents médias.
7. Synthèse
Nos organisations doivent remettre leur
modèle d’organisation en question au moins sur 2 plans essentiels :
Ø La
spécialisation des tâches informationnelles à l’instar de ce qu’a fait le monde
industriel et qui lui a permis de faire d’importants gains de productivité
Ø La
suppression des hiérarchies en les remplaçant par des contrats individuels ou
collectifs
Le manager n’est plus au sommet de la pyramide mais au
centre d’un réseau, d’une toile. Le manager du futur est le « Manager araignée »
ou le « Spider Manager ».
André Loechel, Président du Réseau
européen des Villes Numérique et de la Fondation des Territoires de Demain.
Les Living Labs et les espaces de l'innovation
Des
mutations aussi fortes que celles que nous connaissons depuis la fin de la
dernière décennie sont certes porteuses de toutes les difficultés que l’on
connaît, mais elles sont également riches de nouveaux modèles émergents qui se
trouvent vecteurs de forte valeur ajoutée et nous permettent en conséquence de
repenser autant la sphère publique que privée.
Les
territoires de demain qui constituent le champ d’action de la Fondation
homonyme - qu’il s’agisse de leur acception strictement territoriale ou plus
généralement thématique - se présentent ainsi comme porteurs de ces nouveaux
modèles, modèles technologiques et économiques certes, mais tout autant
culturels et sociaux.
Tous à
l’évidence - on essaiera de le (dé)montrer ici au travers de nos exemples -
s’avèrent porteurs de nouvelles opportunités, de nouveaux modes d’organisation
et de gouvernance des organisations et beaucoup constituent d’ores et déjà de
nouveaux leviers de performance et d’innovation.
Les
projets se financent ainsi autrement au travers une économie de liens réunissant des polarités de compétences et
même les difficultés rencontrées changent de nature au travers de l’émergence
d’une société basée sur le savoir et dont il est intéressant de constater la
diversité et l’amplitude sémantique utilisée par tous ceux qui s’efforcent de
décrire notre nouveau monde - qu’il
s’agisse d’un «capitalisme cognitif», d’une «nouvelle
Renaissance» ou encore de la découverte d’écosystèmes
constitués de flux de savoirs et de hubs de la connaissance.
Dans
l’observation et l’accompagnement des acteurs de l’innovation qu’assurent nos
équipes, un phénomène a progressivement émergé - simultanément au sein de
plusieurs horizons culturels - après le tournant du siècle et s’est développé
avec force avec les années de crise, mettant en lumière s’il en était encore
besoin les fondements au moins autant structurels que conjoncturels de
celles-ci.
Ce phénomène est celui de la naissance
et du développement d’espaces divers dédiés à une innovation ouverte et de
rupture et qu’incarnent jusqu’à en constituer le paradigme ce qu’il est convenu
d’appeler les laboratoires vivants où se rencontrent essentiellement
trois catégories d’acteurs:
· l’acteur
économique - qu’il s’agisse d’un responsable de petite entreprise, d’un
créateur de start-up ou bien encore d’un simple porteur de projet -,
· le
chercheur bien sûr,
· mais
aussi et surtout l’usager des nouveaux produits et services en question -
concrètement la société civile, l’habitant du quartier, voire l’élu qui le
représente -.
Gilbert Réveillon, CEO de Mobile LOOV
La
comptabilité ne permet pas de mesurer la création de valeur. C’est un instrument
conçu pour répondre à des impératifs fiscaux. Or les systèmes d’information
permettent de créer de la valeur mais on ne peut pas la mesurer à l’aide de la
comptabilité de l’entreprise. Combien vaut l’écosystème de Facebook constitué
de 470.000 partenaires ? En comptabilité elle est comptée pour zéro. Or
c’est le principal actif de Facebook.
De
même les financements des entreprises ne sont pas adaptés à des entreprises constituées
pour l’essentiel par des systèmes d’information. Elles n’ont pas ou peu d’actifs
mais elles valent très vite des sommes importantes car elles sont capables de
créer des montants considérables de valeur. C’est l’économie de l’attention. Le
savoir-faire de ces entreprises est de monétiser l’attention. C’est leur seul
moyen de trouver des financements et les ressources humaines nécessaires à leur
développement.
Or,
en France, il existe un véritable problème de mise à disposition du capital
nécessaire à ces entreprises. C’est un vrai problème de gouvernance. Une
comparaison entre la France et la Grande-Bretagne montre qu’il est nettement
plus facile de trouver Outre-Manche les fonds nécessaires. Statistiquement une
start-up a 5 fois plus de chance de survivre en Angleterre que chez nous. On notera
incidemment que ces entreprises créer 4 fois plus d’emploi en Grande-Bretagne
qu’en France.
Pour
améliorer cette situation aux USA l'administration Obama a en avril dernier
lancé le JOBS Act pour "Jumpstart Our Business Startups". C’est une
loi permettant d’alléger les conditions d'entrée en Bourse pour des start-up
notamment pour aller au-delà de la révolution constitué par les plateformes de
Crowdfunding (le financement collaboratif) qui permettent de collecter du
capital sur le Web.
Mme
Laurence Parisot a repris cette idée lors des Assises du Numériques. (sans dire
que c’est une reprise du dispositif législatif américain. Il est probable que
cette oubli correspond à une tactique d'évitement vis à vis des médias). Elle
propose 3 points fondamentaux :
·
la création d'un statut de courtier en
financement collaboratif,
·
l’abaissement des conditions requises pour faire
appel au marché du financement,
·
l’intégration des entreprises ayant le statut de
SAS dans le dispositif.
Il serait bien que le Medef
reprenne cette initiative.
Pour
les entreprises du numérique la recherche de financement c’est la Vallée de la
Mort. Après le « love money » de la famille et des amis il est très
difficile de trouver un véritable venture capital capable de financer une
activité dont le seul actif est son éco système. Il est vital de lever rapidement
cet obstacle.
1 commentaire:
Deux articles intéressants sur le développement du numérique qui viennent appuyer ces propos :
http://www.lenouveleconomiste.fr/deezer-dailymotion-viadeo-criteo-16982/#.UMtWK6yz47u
&
http://www.cio-online.com/actualites/lire-elie-cohen--les-gains-de-productivite-lies-a-internet-s-epuisent-selon-de-plus-en-plus-d-etudes-4768-page-1.html
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